Virus : record de décès quotidiens en Russie, l'Australie en partie reconfinée

La Russie, pays européen le plus endeuillé par le COVID-19, a annoncé mardi 29 juin un nouveau record quotidien de décès depuis le début de la pandémie, dont la résurgence planétaire causée par le variant Delta a entraîné une hausse des cas en Europe et le confinement de 10 millions d'Australiens.

>>La Russie rongée par le variant Delta

>>Nouvelles restrictions face à une propagation des cas de COVID-19

Des personnes font la queue devant un centre de vaccination contre le COVID-19 dans un centre commercial de Moscou, le 29 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Identifié d'abord en Inde, le variant Delta, beaucoup plus contagieux, est désormais présent dans au moins 85 pays, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), faisant craindre, malgré les campagnes de vaccination, de nouvelles vagues épidémiques et un retour à une vie normale encore repoussé.
Plus de trois milliards de doses de vaccins anti-COVID ont été administrées dans le monde, selon un comptage mardi 29 juin de l'AFP.
Au total, la pandémie a fait au moins 3.932.561 morts et contaminé plus de 181 millions de personnes depuis fin 2019, selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles mardi. Selon l'OMS, le bilan réel pourrait être deux à trois fois plus élevé.
Les États-Unis restent les plus endeuillés, avec 604.436 décès pour 33.651.272 cas recensés, devant le Brésil (515.985 morts) et l'Inde (397.637 morts).
Hausse des cas en Europe
Signal alarmant en Europe : les contaminations sont reparties à la hausse après deux mois et demi de baisse, principalement du fait du variant Delta au Royaume-Uni et en Russie où il provoque de nouvelles flambées épidémiques, selon un comptage réalisé mardi par l’AFP.
Quelque 56.800 nouveaux cas par jour sont recensés en Europe, soit 21% de plus qu’il y a une semaine.
Mardi 29 juin, la Russie a fait état de 652 morts du COVID-19 en 24h - son pire bilan quotidien depuis le début de la pandémie - et plus de 20.000 nouvelles contaminations. Le précédent pic remontait à fin décembre.
Alors que le pays dispose actuellement de 182.000 lits d'hôpitaux destinés aux patients du COVID-19, quelque 151.000 malades du sont aujourd'hui hospitalisés, a mis en garde le ministre de la Santé, Mikhaïl Mourachko.

Vaccination anti-COVID-19 à New Delhi.
Photo : AFP/VNA/CVN

Saint-Pétersbourg a recensé 119 morts - son pire bilan - et Moscou, épicentre de l'épidémie, 121. Les deux plus grandes cités russes avaient déjà battu des records de décès les trois jours précédents, malgré les mesures sanitaires (retour au télétravail pour une partie des employés, vaccination obligatoire des salariés du secteur des services). Un confinement général n'est toutefois pas envisagé, afin de préserver l'économie.
Au total, la Russie déplore officiellement 134.545 morts - c'est le pays européen le plus endeuillé et un des plus touchés au monde. Mais l'agence des statistiques Rosstat, qui a une définition plus large des décès liés au COVID-19, avait comptabilisé 270.000 morts fin avril.
La campagne d'immunisation traîne depuis décembre, sur fond de méfiance de la population envers les vaccins. Mais le rythme de la vaccination a accéléré: de nombreuses régions ont rendu la démarche obligatoire pour certaines catégories de la population.
Le quart de finale de l'Euro de foot, qui opposera la Suisse à l'Espagne vendredi 2 juillet à Saint-Pétersbourg, aura bien lieu malgré la flambée épidémique, selon les organisateurs. Et ce, alors que quelque 300 supporters finlandais rentrés après avoir assisté à l'Euro dans cette ville ont été testés positifs.
L'Allemagne a fermé mardi 29 juin ses frontières aux voyageurs venant de Russie et du Portugal, à l'exception des citoyens allemands ou résidents permanents.
La Commission européenne a déploré mardi 29 juin que Berlin fasse cavalier seul contre le Portugal.
Le gouvernement britannique maintient lui son objectif de lever le 19 juillet les dernières restrictions sanitaires en vigueur.

Une rue désertée à Sydney, le 26 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

À l'inverse, l'Irlande a reporté la levée de certaines mesures, notamment la reprise de la restauration en intérieur à partir du 5 juillet, face à la progression du variant Delta.
En France, la moitié des habitants ont reçu au moins une première dose de vaccin et un tiers de la population présente désormais un schéma vaccinal complet, selon le ministère de la Santé.
L'Union africaine (UA) et ses Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC-Africa) ont averti que la non-prise en compte de la version indienne du vaccin d'AstraZeneca par le "certificat sanitaire européen" posait des risques de discrimination pour les personnes vaccinées en Afrique.
L'OMS a déclaré qu'elle apportait son soutien aux cinq derniers pays qui n'ont pas encore lancé leur campagne de vaccination : Burundi, Erythrée, Haïti, Corée du Nord et Tanzanie.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a limogé plusieurs hauts responsables du pays en raison d'un "grave incident" lié à la lutte contre la pandémie de COVID-19, a annoncé mercredi 30 juin l'agence officielle KCNA qui n'a fourni aucun détail.
Des morts dans le Gange
L'Australie est également confrontée au variant Delta, en raison de failles dans les dispositifs de quarantaine pour les voyageurs venant de l'étranger.
Environ 10 des 25 millions d'Australiens ont reçu pour consigne de se confiner dans plusieurs villes. Après les habitants de Sydney (Sud-Est), Darwin (Nord) et Perth (Ouest), ce sont ceux de Brisbane (Est) et de plusieurs zones de l'
État du Queensland qui vont devoir rester chez eux à compter de mardi soir 29 juin, pour une durée initiale de trois jours.
En Inde, les flots du Gange, un des fleuves sacrés de l'hindouisme, regorgent de morts du COVID-19 emmaillotés de linges couleur safran.
Les cimetières et crématoriums indiens avaient été submergés par l'afflux de morts du COVID-19 en avril et mai. Faute de place ou de moyens, maintes familles du Nord et l'Est avaient dû se résoudre à livrer les corps de leurs proches au Gange ou les enterrer dans des sépultures superficielles sur ses rives sablonneuses. Mais la mousson et ses pluies diluviennes ont provoqué des crues et délogé de nombreux cadavres.
Des bûchers funéraires jalonnent désormais les berges, dans l'attente d'autres corps repêchés à incinérer.

AFP/VNA/CVN

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