>>"Il n'y avait pas de plan pour tuer Maradona", se défend le psychologue
>>Mort de Maradona : un des infirmiers interrogé dans le cadre de l'enquête
Le médecin de Diego Maradona, Leopoldo Luque, arrive au bureau du procureur de San Isidro, près de Buenos Aires, le 28 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le Dr Luque n'a rien à se reprocher. Il a dit simplement qu'il a toujours pris soin de la santé de Maradona et que chaque fois qu'il était appelé pour quelque chose, il lui portait assistance", a déclaré Me Julio Rivas à la fin de l'audition de son client.
Le Dr Luque, 39 ans, médecin personnel et confident de l'ancien joueur, a été entendu pendant quatre heures par le procureur de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, qui a ouvert une enquête pour "homicide involontaire avec circonstances aggravantes".
"Il était son médecin de famille, mais il n'était pas en charge de l'hospitalisation à domicile", a ajouté le conseil du médecin qui n'a fait aucune déclaration. Selon les avocats du médecin, la responsabilité de l'hospitalisation de l'ex-champion du monde dans cette maison incombait à deux sociétés privées de santé.
En outre, à contre-courant d'un rapport d'expertise rendu public en mai, les avocats ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve médicale montrant que Diego Maradona souffrait de problèmes cardiaques.
"La commission médicale a pris des dossiers médicaux datant d'il y a 20 ans", a critiqué Me Rivas, affirmant que Diego Maradona avait passé quatre check-ups entre 2019 et 2020 qui comprenaient des examens cardiaques. "Tous ces examens montraient que c'était parfait" en la matière, a-t-il déclaré.
Selon son avocat, le Dr Luque a demandé une nouvelle expertise sur les conditions de la mort du champion qui soffrait de divers problèmes de santé. Début mai, vingt experts avaient conclu qu'il avait été "abandonné à son sort" par son équipe soignante, dont le traitement "inadéquat, déficient et imprudent" l'avait conduit à une lente agonie.
Leopoldo Luque, devenu un personnage médiatique après avoir opéré début novembre son célèbre patient pour un caillot sanguin à la tête, était le dernier des sept membres de l'équipe médicale à être interrogé dans le cadre de l'enquête.
La clinique d'Olivos, où est hospitalisé Diego Maradona, le 3 novembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le neurochirurgien était devenu le médecin de la star argentine après avoir été contacté pour traiter ses troubles du sommeil. Diego Maradona souffrait d'insomnie depuis des années et prenait des anxiolytiques et des tranquillisants en grande quantité qu'il combinait parfois avec de l'alcool, selon des proches.
Avant lui, les procureurs ont entendu deux infirmiers, leur supérieur, un médecin coordonnant les soins à domicile, un psychologue et une psychiatre. Au cours de ces auditions, Leopoldo Luque et la psychiatre Agustina Cosachov, 36 ans, ont été montrés du doigt comme étant les principaux responsables de la santé de l'ex-joueur.
"Marge autorisée"
L'avocat de Mme Cosachov, Me Vadim Mischanchuk, a toutefois fait valoir vendredi que sa cliente "était un médecin psychiatre, qu'elle n'avait rien à voir avec le contrôle clinique du patient (...) mort d'un problème coronarien qui n'est en aucun cas lié aux problèmes psychiatriques dont elle s'occupait".
"Il y a eu beaucoup de signaux d'alerte selon lesquels Maradona allait mourir du jour au lendemain. Aucun des médecins n'a rien fait pour l'éviter", avait dénoncé quelques jours auparavant Me Rodolfo Baqué, l'avocat de l'infirmière Dahiana Madrid.
L'infirmier Ricardo Almiron, qui s'occupait du patient la nuit, et sa collègue Dahiana Madrid, chargée de le surveiller le jour, n'ont fait qu'"appliquer les indications des médecins traitants", selon Me Baqué.
La médecin coordinatrice des soins à domicile, Nancy Forlini a assuré que sa tâche se limitait à gérer les prescriptions des deux "médecins traitants".
Le coordinateur des infirmiers, Mariano Ariel Perroni a quant à lui déclaré que son rôle était purement administratif et organisationnel.
L'accusation soupçonne l'équipe soignante d'avoir "violé les devoirs qui incombaient à chacun d'eux (...) en augmentant le risque au-delà de la marge autorisée, ce qui a entraîné l'issue fatale du patient, qui aurait pu être évitée".
Les sept membres risquent un renvoi devant un tribunal en fonction des conclusions de l'enquête et, le cas échéant, des peines de huit à 25 ans de prison.
AFP/VNA/CVN