Virus : l'OMS appelle à un partage des technologies

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé vendredi 5 février les laboratoires à partager leurs technologies afin d'accroître la production de vaccins contre le COVID-19, au moment où le président américain Joe Biden prévenait que la pandémie risquait de porter son pays au "point de rupture".

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Elton Jackson, 80 ans, reçoit une dose de vaccin anti-COVID à Pomona, en Californie, le 5 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé "à un développement massif des capacités de production" des vaccins pour ne pas annihiler tous les progrès faits dans la lutte contre la pandémie.

Il a cité l'exemple du groupe pharmaceutique français Sanofi, qui a pris du retard dans le développement de son propre vaccin mais a offert de produire à partir de cet été celui de son concurrent Pfizer/BioNTech, déjà largement autorisé et à l'efficacité prouvée.

"Nous appelons d'autres compagnies à suivre cet exemple", a-t-il lancé.

"Faire plus"

Les enjeux financiers sont gigantesques. Pfizer a estimé que le chiffre d'affaires de son vaccin anti-COVID atteindrait en 2021 le montant astronomique de 15 milliards d'USD.

Fin janvier, le Suisse Novartis avait aussi annoncé qu'il mettait à disposition des capacités pour conditionner le vaccin de Pfizer/BioNTech en flacons.

"Les fabricants peuvent faire plus : ils ont reçu d'importants fonds publics, et nous les encourageons tous à partager les données et technologies pour aider à un accès équitable aux vaccins dans le monde entier", a dit le docteur Tedros.

Au même moment, le président américain Joe Biden a insisté sur les difficultés dans lesquelles la pandémie plongeait un grand nombre d'Américains.

"Je vois énormément de douleur dans ce pays, beaucoup de gens n'ont plus de travail, beaucoup de gens ont faim, beaucoup de gens sont à un point de rupture", a déclaré M. Biden depuis la Maison Blanche.

"Les Américains attendent de l'aide de leur gouvernement (...) Je vais agir et je vais agir vite", a-t-il poursuivi.

Son gouvernement a présenté un plan d'aide de 1.900 milliards d'USD pour redresser l'économie américaine, qui reste convalescente avec un marché de l'emploi toujours atone malgré un léger recul du taux de chômage en janvier.

Johnson & Johnson s'est engagé à acheminer 100 millions de doses aux États-Unis avant fin juin 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

En Allemagne, le directeur de l'Institut de veille épidémiologique Robert Koch a lui aussi tiré la sonnette d'alarme. "Le virus n'est pas encore fatigué, au contraire, il vient de recevoir un nouveau coup de pouce" avec les variants britannique et sud-africain, a déploré Lothar Wieler, douchant les espoirs d'une levée rapide des restrictions face à un virus devenu "plus dangereux".

Le vaccin développé par la firme AstraZeneca, désormais disponible, a été limité vendredi 5 février dans son emploi par d'autres pays européens. L'Espagne a décidé de le réserver aux personnes de moins de 55 ans et la Grèce à celles de moins de 65 ans.

La France, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Suède et d'autres pays ont fixé des limites d'âge pour ce vaccin, en raison du manque d'évaluation des risques chez les populations les plus âgées.

Aux États-Unis, le laboratoire Johnson & Johnson a demandé d'autoriser en urgence son vaccin, particulièrement attendu et qui ne s'administre qu'en une seule dose.

Cependant, ses résultats cliniques ont soulevé une inquiétude : le remède s'est montré plus efficace aux États-Unis (72%) qu'en Afrique du Sud (57%), où un variant est devenu largement majoritaire.

Les experts y voient l'indication que de futurs variants pourraient finir par totalement contourner les défenses immunitaires développées par les vaccins actuels.

Spoutnik V, "une bonne nouvelle

Les premières doses du vaccin russe Spoutnik V destinées à l'Autorité palestinienne sont arrivées à Ramallah, en Cisjordanie, le 4 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Partout dans le monde, commandes et livraisons de vaccins s'accélèrent.

En Europe, aidée par Pékin, la Serbie fait la course en tête. Dans le petit pays des Balkans de sept millions d'habitants, plus de 450.000 personnes ont reçu une dose en l'espace de deux semaines, soit le deuxième taux de vaccination des pays européens après le Royaume-Uni, d'après la publication scientifique Our World in Data.

Sur le site gouvernemental dédié, les gens sont invités à cocher des cases pour dire leurs préférences. Pfizer, Spoutnik V et Sinopharm figurent actuellement au menu.

Le vaccin russe est "une bonne nouvelle pour l'humanité", a déclaré à Moscou vendredi le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, qui a dit "espérer que l'Agence européenne des médicaments pourra (le) certifier". Son homologue russe Sergueï Lavrov a souligné vouloir coopérer dans ce domaine avec ses rivaux occidentaux.

Contaminations en baisse 

Évolution du nombre de nouveaux cas détectés par région.
Photo : AFP/VNA/CVN

Parallèlement à la vaccination, les mesures de restrictions se poursuivent.

L'Australie, qui lancera sa campagne de vaccination dans le courant du mois, a annoncé le 5 février que l'obligation pour toutes les personnes entrant dans le pays d'observer une quarantaine de deux semaines était maintenue.

Quant à la Suède et au Danemark, ils ont annoncé qu'ils allaient développer dans les mois qui viennent des "passeports vaccinaux" électroniques pour faciliter les voyages à l'étranger, mais aussi pour accéder à des évènements sportifs ou culturels, voire à des restaurants dans le cas danois.

De son côté, le même jour, Israël a annoncé maintenir la suspension des vols internationaux et la fermeture de ses frontières terrestres même s'il va lever progressivement à partir de dimanche 6 février le confinement en vigueur depuis plus d'un mois, après une légère baisse du nombre de contaminations.

Selon un bilan établi jeudi 4 février, la pandémie a fait au moins 2.285.334 morts dans le monde et plus de 104.848.470 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Plus de 120 millions de doses de vaccins anti-COVID ont été administrées dans au moins 82 pays ou territoires, selon un comptage réalisé vendredi 5 février à partir de sources officielles.

AFP/VNA/CVN

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