Virus : 100.000 morts au Brésil, la prévention en Europe à l'épreuve de la canicule

Le bilan du COVID-19 a dépassé 100.000 morts au Brésil, deuxième pays du monde le plus lourdement frappé derrière les États-Unis, tandis qu'en Europe la chaleur torride pousse les habitants à se masser sur les plages au mépris des mesures de prévention.

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Arrestation d'un participant à une manifestation anti-confinement avortée à Melbourne, en Australie, le 9 août.

Aux États-Unis, où le coronavirus a tué plus de 162.000 personnes, le président Donald Trump a dévoilé samedi soir 8 août un nouveau plan d'aide par décrets pour soutenir les millions d'Américains frappés par le chômage ou menacés d'expulsion de leur logement à cause de la pandémie.

Alors qu'une vague de chaleur s'abat sur une partie de l'Europe du nord, avec des températures dépassant les 35°C, les autorités tentent tant bien que mal de faire respecter le port du masque et de dissuader la population de s'agglutiner sur les pelouses et les plages. Et ce alors que l'épidémie a fait plus de 213.000 morts sur le continent et donne d'inquiétants signes de redémarrage.

Émeute à la plage

Plusieurs personnes ont été interpellées samedi 8 août au cours d'une émeute provoquée par un ordre d'évacuation d'une plage dans la station balnéaire de Blankenberge, sur le littoral de la Belgique.

Selon les médias, qui ont montré des images d'estivants lançant des parasols vers la police, les incidents ont été déclenchés par un groupe de jeunes priés de respecter les mesures-barrière.

Au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne aussi, des foules en quête de fraîcheur se sont massées sur les bords de mer, souvent en ignorant les distances recommandées. Les autorités locales ont averti que certaines plages du nord de l'Allemagne ainsi que de plusieurs lacs devraient fermer en raison de l'impossibilité de respecter une distance de sécurité d'un mètre et demi entre les personnes.

La plage de Brighton, en Angleterre, le 7 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les parcs, les lacs, les plages et les piscines sont pleins à craquer. Gardez la tête froide, maintenez vos distances et portez votre masque lorsque vous ne pouvez pas éviter la proximité", a exhorté la police de Berlin sur Twitter.

En Autriche, environ 5.000 personnes ont manifesté samedi 8 août à Vienne afin de réclamer un soutien financier accru aux bars et boîtes de nuit et un assouplissement des règles sanitaires.

Depuis la fin du mois de juillet, le port du masque - déjà quasi-généralisé dans les lieux publics clos - gagne progressivement les espaces en plein air à travers la planète, pour tenter d'enrayer un rebond de l'épidémie.

En France, le masque en extérieur sera obligatoire dès lundi 10 août dans certaines zones très fréquentées de Paris.

Dès le 25 juillet, la Belgique - l'un des pays qui comptent le plus grand nombre de morts du COVID-19 par rapport à sa population - l'a imposé dans "tout endroit à forte fréquentation" : marchés, brocantes, rues commerçantes. La région de Madrid et la Roumanie ont pris des mesures semblables.

La pandémie a fait plus de 720.000 morts dans le monde en contaminant plus de 19 millions de personnes depuis fin décembre, selon un comptage réalisé samedi 8 août par l'AFP à partir de sources officielles.

Ces sept derniers jours, pratiquement un décès sur deux dans le monde est intervenu en Amérique latine, devenue la région la plus endeuillée par le coronavirus avec plus de 216.000 morts.

Le Brésil est devenu samedi 8 août le deuxième pays à dépasser les 100.000 morts du coronavirus après les États-Unis. Le plus grand pays d’Amérique Latine, peuplé de 212 millions d’habitants, a également franchi un autre seuil symbolique, celui des 3 millions de personnes contaminées.

Ravages dans les favelas 

Enterrement d'une victime du coronavirus à Mixco, au Guatemala, le 6 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les chiffres officiels (100.477 morts et 3.012.412 cas confirmés de contamination) doivent toutefois être relativisés en raison de l'insuffisance de tests, les spécialistes estimant que le nombre total de personnes infectées pourrait être jusque six fois plus élevé.

La pandémie a jeté une lumière crue sur les inégalités du Brésil, le virus faisant des ravages dans les favelas, touchant particulièrement les populations noires.

Sur la plage de Copacabana, à Rio, l'ONG Rio de Paz a organisé samedi matin  8 août un lâcher de 1.000 ballons rouges en hommage aux personnes décédées du COVID-19 au Brésil, avec 100 croix noires plantées dans le sable.

Les conséquences économiques sont terribles partout sur le continent. En Equateur, près de 700.000 personnes ont perdu leur travail depuis le début de l'épidémie. Au Chili, le seuil des 10.000 décès a été franchi samedi 8 août.

Alors que les États-Unis sont en voie de franchir la barre des 5 millions de cas de COVID-19, avec plus de 160.000 morts, la Maison Blanche et les démocrates du Congrès étaient engagés depuis deux semaines dans des négociations pour parvenir à un nouveau gigantesque plan de soutien à l'économie. Mais ces discussions n'ont rien donné.

Donald Trump a donc décidé d'agir par décret. "Ça suffit, nous allons sauver les emplois américains et venir en aide aux travailleurs américains", a déclaré le président lors d'une conférence de presse.

M. Trump a ainsi signé quatre décrets qui prévoient des coupes dans les charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 USD par semaine, des protections pour les locataires menacés d'expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.

Contrastant avec le reste du monde, la Nouvelle-Zélande vit dimanche son 100e jour consécutif sans nouvelle contamination recensée.

Le pays de cinq millions d'habitants, qui a fermé ses frontières dès le 19 mars et dont l'efficacité pour contenir l'épidémie est considérée comme exemplaire par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), n'a compté que 1.219 cas et 22 décès au total. Les Néo-Zélandais ont retrouvé un mode de vie presque normal, sans distanciation sociale et avec public autorisé lors d'événements sportifs et culturels.

AFP/VNA/CVN

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