>>COVID-19 : un million de cas en Afrique, le monde redoute une deuxième vague
>>Coronavirus : le point sur la pandémie
>>COVID-19 : Melbourne entame sa phase de confinement le plus strict
Des eaux usées s'écoulent dans une rue de Santa Luzia, près de Brasilia, le 3 août |
Près de la moitié des 212 millions de Brésiliens sont privés du tout-à-l'égout et leurs eaux usées s'écoulent dans la rue, dans des rivières ou dans la mer.
Ces graves problèmes de traitement des eaux, très nocifs pour la santé de la population et pour l'environnement, empoisonnent la vie des habitants du plus grand pays d'Amérique Latine depuis des décennies.
L'objectif du Brésil est de les résoudre d'ici à 2033, par le biais d'une loi controversée promulguée par le président Jair Bolsonaro le mois dernier, ouvrant la voie à la privatisation de ces services.
À seulement 15 kilomètres du palais présidentiel de Planalto, à Brasilia, la plupart des 16.000 habitants de la favela Santa Luzia s'approvisionnent en eau clandestinement, avec des raccords de fortune sur le réseau public.
"Plus que jamais, en ce moment, l'eau, c'est la vie", dit à Poliana Feitosa, 32 ans, montrant le réservoir installé près de la porte de sa modeste maison en parpaings avec une toiture en zinc.
Les Brésiliens les plus pauvres sont plus touchés par la pandémie dans ce pays qui a déjà dénombré près de 3 millions de cas de COVID-19 et près de 100.000 morts.
"Comment voulez-vous qu'on fasse ? Nous, on voudrait vivre dignement, bénéficier de services de base et payer pour les obtenir", ajoute Mme Feitosa.
Malgré les difficultés, elle se dit privilégiée par rapport à ces voisins parce que le tuyau raccordé par son mari au réseau public lui permet d'avoir un débit correct. Mais beaucoup d'autres habitants de la favela doivent s'approvisionner dans des puits artisanaux qui recueillent l'eau de pluie.