Virgin Atlantic supprime 3.000 postes, hémorragie d'emplois dans l'aérien

La compagnie Virgin Atlantic va supprimer 3.000 emplois en raison de la crise du coronavirus qui déstabilise l'ensemble du secteur aérien britannique au point que se multiplient les appels au gouvernement pour un plan d'aide ciblé.

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Des avions de la compagnie Virgin Atlantic stationnés le 2 avril sur le tarmac de Heathrow (ouest de Londres).
Photo : AFP/VNA/CVN

Virgin Atlantic, spécialisée notamment dans les liaisons transatlantiques vers l'Amérique du Nord, annonce dans un communiqué la suppression de 3.150 postes, soit environ un tiers de ses effectifs.

Comme d'autres compagnies, elle est victime de la pandémie qui paralyse le transport aérien, privant de chiffres d'affaires et portant un coup très dur aux finances des entreprises du secteur.

Ryanair, qui a elle aussi indiqué prévoir de se séparer de 3.000 employés, a indiqué mardi 5 mai avoir enregistré un effondrement de 99,6% du nombre de passagers transportés en avril, passé en un an de 13,6 millions à 40.000.

British Airways a quant à elle annoncé supprimer 12.000 emplois.

Sans compter que le motoriste Rolls-Royce envisage lui de supprimer 8.000 postes, sa division d'aviation civile souffrant particulièrement.

Les compagnies sont dans le flou total sur le calendrier d'une possible reprise des vols alors que le déconfinement débute tout juste dans plusieurs pays, et que le Royaume-Uni n'a pas dévoilé son propre plan de sortie.

Quoiqu'il en soit, les mesures de distanciation sociale sont partie pour rester en place pendant longtemps. Virgin Atlantic estime qu'il faudra attendre trois ans avant un retour à la normale du trafic aérien.

Son directeur général, Shai Weiss, explique avoir pris cette décision pour réduire ses coûts et "préserver notre avenir". "Nous avons traversé beaucoup de tempêtes depuis notre premier vol il y a 36 ans mais aucune n'a été aussi dévastatrice que le COVID-19", estime-t-il.

Gatwick menacé ?

Deux passagers portent le masque de protection pour la lutte contre le COVID-19 à l'aéroport Heathrow,
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Virgin Atlantic précise qu'elle va arrêter pour l'heure ses activités à l'aéroport londonien de Gatwick pour se concentrer sur celui de Heathrow, l'un des principaux "hub" mondiaux. La société va en outre fermer 15% des surfaces de ventes de sa branche d'agence de voyage Virgin Holidays, qui sera renommée Virgin Alantic Holidays.

La compagnie aérienne ajoute être toujours à la recherche de financement et être en discussion avec le gouvernement britannique, qui semble peu enclin à aider la société ou le secteur aérien dans son ensemble - bien qu'il ait concédé un prêt de 600 millions de livres à EasyJet dans le cadre d'une mesure d'aide aux entreprises.

La position du gouvernement est de n'intervenir pour aider une entreprise qu'une fois qu'elle a épuisé toutes les autres options dont des levées de fonds auprès d'investisseurs ou le recours aux mesures de soutien à l'économie (chômage partiel et prêts garantis).

Le fondateur Richard Branson de Virgin Atlantic, qui détient encore 51% de la compagnie, avait averti que sans le soutien des pouvoirs publics elle risquait la faillite.

Le syndicat Unite a qualifié la nouvelle des suppressions d'emplois de "nouveau coup dur dévastateur" pour le secteur aérien. Il s'inquiète notamment pour l'avenir de l'aéroport de Gatwick, délaissé par plusieurs compagnies, et appelle le gouvernement à mettre en place un plan d'aide au secteur, une idée défendue également par le parti travailliste.

"Des dizaines de milliers d'emplois dépendent du redressement du secteur. D'autres gouvernements ont mis en place un soutien à leur industrie aérienne et il est désormais temps pour le Royaume-Uni de faire de même", selon Diana Holland, une responsable du syndicat.

Le syndicat britannique des pilotes Balpa s'est dit "choqué" par la décision de Virgin Atlantic, qui pourrait affecter, selon lui, 426 de ses membres. Il regrette que le gouvernement hésite toujours à aider la compagnie. "Le gouvernement devrait imposer un moratoire sur les pertes d'emplois dans l'aviation et préparer le redressement", selon son secrétaire général Brian Strutton.

L'idée d'un soutien public déplaît par ailleurs fortement à Ryanair, qui a confirmé mardi 5 mai avoir déposé une plainte devant les tribunaux européens pour faire annuler l'accord donné par Bruxelles aux prêts garantis proposés par la Suède aux compagnies aériennes.


AFP/VNA/CVN

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