>>Australie : le nouvel eldorado des étudiants vietnamiens
Rudya (1re rangée, 2e à gauche) et Hector (1re rangée, 2e à droite) à l’Université des sciences humaines et sociales de Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : TN/CVN |
Ce n’est un secret pour personne, les étudiants vietnamiens dans les pays occidentaux sont légion. Plusieurs raisons à cela : la qualité de la formation ainsi que l’environnement d’apprentissage moderne que ces nations proposent. Aujourd’hui, la réciproque est de plus en plus vraie, au regard de l’afflux croissant d’étudiants étrangers dans les amphithéâtres des universités vietnamiennes.
Il y a quelques années encore, la plupart venaient de pays voisins comme le Laos, le Cambodge ou la Chine. Mais depuis quelques temps, de plus en plus d’étudiants des pays développés sont séduits à l’idée de venir étudier au Vietnam.
Séjour longue durée
Il y a deux ans, Hector Landes, un jeune Français de 19 ans, a quitté Paris pour faire un grand voyage dans les pays d’Asie du Sud-Est. Le Vietnam a pour lui été une révélation, un coup de foudre : ses habitants, ses paysages, sa gastronomie... Un sentiment très fort qui l’a incité à y revenir, non plus en touriste, mais dans la peau d’un étudiant, à l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville.
«J’ai décidé de me sédentariser au Vietnam et même de m’y enraciner. Je me marierai avec une Vietnamienne et nous aurons des enfants, assène-t-il, sûr de son fait. Mais pour y parvenir, je dois d’abord bien comprendre ce pays, ce qui passe par l’apprentissage du vietnamien. C’est pour cela que j’ai décidé de poursuivre mes études ici», explique-t-il.
Les étudiants étrangers sont de plus en plus séduits à l’idée de suivre un cursus universitaire au Vietnam. |
L’actrice sud-coréenne Hari Won a emmené sa petite sœur, Rudya Yoo, au Vietnam pour y faire ses études. «J’ai visité le Vietnam à plusieurs reprises avec ma famille. J’aime bien ce pays. Je m’efforcerai d’apprendre le vietnamien pour que je puisse y vivre pour toujours», confie l’intéressée.
Viengkeo Vongnakhone et Phatthana Keobounphanh, 22 ans, sont deux amies intimes. Au premier abord, difficile de distinguer qu’elles sont étrangères, tant elles parviennent à se fondre dans la masse des jeunes Saïgonnaises avec leur gabarit et leur style vestimentaire.
«Les gens dans la rue ne peuvent pas savoir que nous sommes lao. Parce que nous parlons bien le vietnamien, explique Viengkeo Vongnakhone. Je suis très heureuse d’avoir reçu une bourse d’étude en management d’hôtels, de restaurants et de resorts au Vietnam. D’autant plus que le lieu d’apprentissage est Hô Chi Minh-Ville, la capitale économique du pays. Après la sortie de l’université, j’y resterai pour travailler».
Pas toujours simple
Leur vie n’est pas pour autant un long fleuve tranquille. Hector, Rudya, Viengkeo et Phatthana éprouvent les mêmes difficultés que maints étudiants à l’étranger connaissent. Pour Rudya, le plus difficile reste l’écriture, puisque c’est toute une graphie nouvelle qu’elle doit assimiler - les idéogrammes coréens étant remplacés par l’alphabet vietnamien. Hector, lui, redoute avant tout les épreuves orales. «En France, j’ai appris le vietnamien avec un enseignant originaire du Nord. Comme actuellement, je vis dans le Sud, j’ai beaucoup de mal à bien comprendre ce que mes professeurs disent», partage Hector Landes.
De son côté, Viengkeo Vongnakhone a dû mettre les bouchées non pas doubles, mais triples pour se mettre au niveau de ses camarades vietnamiens de l’université. «Durant ma première année d’université, j’ai souvent échoué aux examens, notamment dans les épreuves théoriques. Parce que j’étais mauvaise en vietnamien. J’ai donc demandé à mon professeur responsable de me mettre dans le groupe des meilleurs de la classe, pour qu’ils puissent m’aider dans l’apprentissage. Grâce à cela, j’ai beaucoup progressé», confie Viengkeo.
Tous les étudiants étrangers que nous avons rencontrés veulent d’abord maîtriser la langue du pays qui les accueille. Hector fait savoir qu’il apprendra le français à des Vietnamiens une fois son diplôme en poche. «Pourtant, je ne travaillerai pas à Hô Chi Minh-Ville, mais dans les provinces de Gia Lai ou de Kon Tum. Parce que j’aime bien les régions montagneuses, les lieux paisibles comme Grenoble, la ville où je suis né», confie-t-il.
Quant à Rudya, son rêve est de devenir mannequin de photo au Vietnam, et de devenir aussi connue que sa grande sœur, Hari Won.
Même son de cloche du côté de Viengkeo Vongnakhone, dans une voie diamétralement opposée : «Je suivrai une formation post-universitaire, à condition que je puisse décrocher une bourse. Sinon, j’ouvrirai un restaurant lao et une agence de voyage à Hô Chi Minh-Ville. Quoi qu’il advienne, je ne suis pas prête de partir !».