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Un couple regarde le tableau "La Mère" de l'artiste basque Ramiro Arrue à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le 3 août 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le tableau de grande dimension (85x100cm) était resté, depuis sa création, la propriété d'un particulier. "Voilà 90 ans que personne ne l'avait vu. Nous l'avons mis en vente en l'état, sans le retaper, dans son jus", a indiqué le commissaire priseur, Nicolas Lelièvre.
L'oeuvre était estimée entre 50 et 80.000 euros. Cette vente est un record absolu puisque les dernières oeuvres de Ramiro Arrue, l'une en 2015 et un ensemble deux autres tableaux en 2016, avaient été acquis, à chacune de ces ventes, pour 145.000 euros.
"La Mère" avait été exposée pour la première fois en 1926 à Bayonne. L'écrivain Francis Jammes, qui avait alors comparé Arrue au peintre Paul Cézanne, avait invité les Bayonnais a lancé une grande souscription afin que ce tableau fasse partie de la collection de la ville.
"La Mère" n'est pas restée à Bayonne et a ensuite été exposée, en 1927, à Paris puis à Londres avant d'être achetée par un particulier.
"Ramiro Arrue désirait à ce moment-là que son oeuvre, pour laquelle il ressentait probablement un attachement particulier, reste dans son entourage proche", a expliqué le commissaire priseur.
"Il a peint cette oeuvre dans sa jeunesse, à la période où il a été le plus considéré. Arrue a alors 35 ans. Ce sont les années lors desquelles il peint ses plus grandes toiles", a précisé Nicolas Lelièvre pour expliquer l'engouement que suscite cette toile.
"On est tôt en 1920 lorsqu'il peint ce tableau et on y retrouve toutes les leçons de sa vie à Paris avec Modigliani, Gauguin, celles de l'avant-gardisme", ajoute-t-il. L'oeuvre est pleine de symboles. Celui de la mère, comme celle de Ramiro Arrue qui est morte en lui donnant la vie.
"C'est aussi l'image de la vierge à l'enfant, qui renvoie aux plus grands artistes, comme Raphaël, ou à La Joconde" de Léonard de Vinci. C'est une composition qui parle dans la peinture occidentale", a estimé le commissaire priseur.
Né en 1892 à Abando, près de Bilbao (Espagne), Ramiro Arrue est le dernier d’une fratrie d'artistes. Il s’installe en 1917 à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques). En 1943, le peintre est emprisonné par les nazis en tant que ressortissant espagnol. Il est mort d’un cancer du poumon en 1971, à Saint-Jean-de-Luz.
AFP/VNA/CVN