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Les week-ends, la rue Ta Hiên ne désemplit pas. |
Chaque samedi soir, le Vieux quartier de Hanoï connait son pic d’affluence. Il est difficile de se frayer un chemin, même pour les piétons. Des milliers de jeunes en goguette arpentent les rues à la recherche de buvettes ou de gargotes où passer une bonne soirée. Ta Hiên, la bien nommée « rue des Tây » (Tây = Occidentaux) eu égard à sa concentration de touristes étrangers, est l’une des plus fréquentées.
Une ambiance unique
Viêt, diplômé d’une université à Hanoï et domicilié dans l’arrondissement Dông Da, vient souvent ici avec sa copine. « Nous allons prendre le dîner ici et après, boire un café et discuter. Pour le dîner, nous prendrons du pho xào bo (nouilles de riz au bœuf sautés), du chim nuong (cailles grillées) et du ôc luôc (coquillages cuits à l’eau) », a-t-il partagé. Comme Viêt, beaucoup de jeunes Vietnamiens aiment se retrouver dans le Vieux quartier, notamment les rues de Ta Hiên et Luong Ngoc Quyên, pour passer une bonne soirée dans un espace animé rempli de restaurants et de buvettes très bon marché.
La spécialité de la « rue des Tây » est la bière pression. Il s’agit d’une version très bon marché à 5.000 dôngs le verre, très appréciée des jeunes. Accompagnée de cacahouètes bouillies, de calmars grillés et de nem chua (hachis de porc fermenté et couenne), le fameux breuvage garantit à lui seul une soirée réussie.
Étudiant à l’étranger depuis six ans, Duy est de retour au Vietnam pour les vacances avec deux amis allemands. Dès le premier week-end, il les emmène au cœur de la vieille ville. Ses amis découvrent les yeux écarquillés le lieu le plus cosmopolite et sûrement le plus animé – surtout après 23h – de la capitale. Hanoïen de souche, Duy a une affection particulière pour sa ville natale, surtout le bouillonnant Vieux quartier, l’âme de la capitale millénaire. « Bien que vivant à l’étranger depuis longtemps, je pense souvent à Hanoï », a confié le jeune homme.
Beaucoup de jeunes viennent dans la rue Ta Hiên pour profiter de l’animation. Un vrai spectacle, unique dans la capitale. |
Entre les buvettes et restaurants, la concurrence fait rage. Tous les moyens sont bons pour attirer le chaland. « Venez, nous avons de la bière, des frites et du bœuf séché », lance Vu. Le jeune homme tient un petit resto sans prétention équipé de mini tabourets et de tables en plastique. Malgré la simplicité du lieu et des conditions d’hygiène qui laissent à désirer, les clients sont nombreux. On remarque de jeunes filles vietnamiennes et des routards étrangers débraillés.
Vu et son collègue ne savent plus où donner de la tête, entre remplir les verres, alpaguer les passants, noter les commandes et bavarder avec les clients. Chaque soir, ils écoulent en moyenne deux fûts de bière, chacun de plusieurs dizaines de litres. Bien que boissons et plats ne coûtent pas cher, les bénéfices de Vu et des autres tenanciers de petits restos sont substantiels du fait de la clientèle ininterrompue de la fin de l’après-midi jusque tard dans la nuit.
Malgré la promiscuité et la bière qui coule à flot, la rue Ta Hiên est réputée comme sûre. « Le Vieux quartier est de plus en plus accueillant pour les jeunes visiteurs et ceux qui veulent faire des affaires, a assuré un cadre du Comité de gestion du Vieux quartier. Malgré la forte concentration de jeunes, les rixes sont rares ».
Pendant que Duy contemple la rue d’un air méditatif, ses deux amis allemands éclusent des bières dans un bar rempli d’étrangers. « Ici, la bière en bouteille est de bonne qualité. Et nous les Allemands, nous en connaissons un rayon en matière de bière ! », a commenté l’un des deux hommes. Avant d’ajouter que les serveurs sont professionnels et souriants. « Ils parlent très bien anglais et sont toujours prêts à rendre service aux clients. Pendant notre séjour à Hanoï, nous allons essayer tous les types de bière», a-t-il ajouté. Un programme ambitieux et de beaux souvenirs en perspective.
Texte et photos : Mai Quynh/CVN