>>Au Venezuela, Maduro écarte tout référendum contre lui en 2016
Les chauffeurs de bus bloquent pendant neuf heures l'une des principales avenues de Caracas, le 21 septembre. |
Après avoir convergé avec leurs véhicules vers l'est de cette ville de deux millions d'habitants, ils se sont garés devant le ministère des Transports, bloquant durant neuf heures l'une des principales avenues de la métropole.
"Si nous n'obtenons pas de réponses, nous poursuivrons notre mouvement", a menacé Hugo Ocando, porte-parole des chauffeurs de bus, au moment de la fin du blocage, décidée après avoir obtenu un rendez-vous avec le ministre des Transports, Ricardo Molina.
Selon M. Ocando, quelque 25.000 chauffeurs soutiennent ce mouvement qui réclame une hausse du prix du billet de 45 à 60 bolivars, la monnaie locale constamment dévaluée, soit environ 10 centimes de dollars.
Ce mouvement de protestation pourrait s'étendre à d'autres villes du Venezuela si M. Molina ne tient pas compte de leurs demandes "car c'est un problème qui touche tout le pays", a affirmé à la presse Erick Zuleta, le président de la Fédération nationale du transport (FNT).
"Nos revenus ne sont pas suffisants pour entretenir les véhicules ou entretenir une famille", a déclaré Ronny Blanco, 33 ans, qui n'a pas de contrat fixe et dit gagner autour de 5.000 bolivars par jour, quand un repas lui en coûte 2.000.
La pénurie généralisée qui frappe ce pays en crise touche également les pièces détachées. Près de la moitié des bus de Caracas et de ses environs sont immobilisés faute d'entretien, affirme Jhonar Coro, représentant du secteur.
Les chauffeurs protestent enfin contre l'insécurité, omniprésente dans un des pays les plus dangereux du monde.
"On m'a volé trois fois la même semaine. On m'a pris l'argent et le téléphone", raconte Daniel Sanchez, 32 ans, a côté de son vieil autobus.
Seul motif de consolation pour eux, ajoute-t-il, l'essence, qui reste l'une des moins chères de la planète dans ce pays producteur.
Le Venezuela, dont l'économie a sombré avec la chute des cours du brut, affiche désormais la pire inflation au monde, attendue à 720% cette année par le FMI, et une pénurie touchant 80% des aliments et médicaments, faute de dollars pour importer.