France
Des "marches exploratoires" pour que les femmes se réapproprient leurs quartiers

"Il est primordial que les femmes se sentent à l'aise dans leurs quartiers", a déclaré le ministre de la Ville, Patrick Kanner, mardi 20 septembre lors de la remise d'un rapport sur les "marches exploratoires" de femmes dans les quartiers populaires.

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Remise d'un rapport sur les "marches exploratoires" de femmes dans les quartiers populaires, le 20 septembre à Paris.

Déjà organisées dans douze communes, les "marches exploratoires" visent à permettre aux femmes de se réapproprier, en groupe, des lieux qu'elles préfèrent éviter par sécurité lorsqu'elles sont seules, et à développer leur participation à la vie collective en dialoguant avec les institutions locales.
Ces manifestations, auxquelles 150 femmes ont pour l'instant participé, ont permis de "renforcer le lien social et l'estime de soi, et de mobiliser" ces dernières, "jusque-là invisibles des institutions", souligne le rapport.
En Zone urbaine sensible (Zus), près d'une femme sur trois éprouve un sentiment d'insécurité dans son quartier et 10% d'entre elles ont été victimes de violences physiques ou sexuelles, rappelle le rapport du réseau France Médiation, intitulé "Quand les femmes changent la ville".
"Les villes sont pensées par les hommes et pour les hommes. Il est temps que les femmes prennent leur place et s'affirment", a déclaré la secrétaire d'
État à la Ville, Hélène Geoffroy, après la remise du rapport.
Des marches exploratoires, un concept "innovant" né dans des territoires populaires "souvent stigmatisés", seront organisées à terme dans 1.500 quartiers à travers le pays, s'est-elle réjouie, après avoir participé avec la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol à une marche exploratoire à Creil (Oise).
Dans les rues de Creil, les "marcheuses" ont entraîné les ministres sur un trajet qu'elles empruntent régulièrement. "Ici, la nuit, ce n'est pas éclairé, il n'y a personne. Si on crie, personne ne nous entend", leur a expliqué l'une d'entre elles, Djamila Debab, ajoutant que nombreuses femmes préfèrent faire de longs détours plutôt que d'emprunter certains axes.
Outre les questions de sécurité, les marches exploratoires permettent également aux femmes de signaler d'autres dysfonctionnements, comme les voitures garées sur les trottoirs qui bloquent le passage des poussettes.
Elles conduisent aussi les femmes dans les cafés qu'elles ont désertés car ils sont occupés exclusivement par des hommes. "Tout le monde nous regarde bizarrement. Dans tous les cafés de Creil, il n'y a plus de femmes. Quand je veux prendre un café avec un copine, je dois aller à Chantilly (Oise). On voulait que ça change", a expliqué une autre marcheuse, Jamila Asfah.

AFP/VNA/CVN

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