M. Ledezma, 59 ans, une figure de l'opposition, a été brutalement interpellé 19 février dans ses bureaux par plusieurs dizaines d'agents des services secrets (Sebin) équipés d'armes, de cagoules et de gilets pare-balles.
Le président |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux procureurs lui ont signifié vendredi 20 février qu'il était poursuivi pour "son implication présumée dans des faits complotistes pour organiser et exécuter des actions violentes contre le gouvernement".
Le parquet a ensuite ordonné son placement en détention provisoire et son incarcération dans la prison de Ramo Verde, près de Caracas, où est enfermé depuis un an un autre dirigeant de l'opposition, Leopoldo Lopez.
Les autorités reprochent à M. Ledezma d'avoir apposé, avec d'autres opposants, sa signature au bas d'une lettre ouverte publiée la semaine dernière dans la presse et appelant à une transition démocratique à la tête du Venezuela.
Le président Maduro est intervenu publiquement dans la soirée de jeudi 19 février, peu après l'arrestation de M. Ledezma, dans une allocution radio-télévisée de près de deux heures. M. Ledezma "doit être inculpé par la justice vénézuélienne pour qu'il réponde de tous les délits commis contre la paix dans le pays, la sécurité, la Constitution", a annoncé le président socialiste, se référant à une tentative présumée de coup d'État qu'il avait dénoncée le 13 février.
Élu maire de Caracas en 2009, réélu en 2013, Antonio Ledezma est un vétéran de l'opposition vénézuélienne, ancien sénateur, député et gouverneur du district de Caracas. Il a rejoint derrière les barreaux d'autres opposants tels Leopoldo Lopez, fondateur du parti Voluntad Popular, incarcéré depuis le 18 février 2014, ou Daniel Ceballos, ancien maire de San Cristobal.
C'est de cette ville de l'Ouest du pays que sont parties les manifestations étudiantes antigouvernementales qui ont secoué le Venezuela entre février et mai 2014 et au cours desquelles 43 personnes ont été tuées, selon le bilan officiel.