>> Des vendanges 2022 précoces, suspendues à la sécheresse dans l'espoir d'un "joli" millésime
Les vendanges dans un vignoble de Saâcy-sur-Marne, le 2 septembre en Seine-et-Marne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les premiers coups de sécateur ont été donnés précocement dans l'Hérault début août à cause des fortes chaleurs qui ont accéléré la maturation du raisin et la récolte touche à sa fin dans presque tous les bassins viticoles, a indiqué l'Agreste, le service statistique du ministère.
Au 1er octobre, il estime que la vendange 2022 devrait dépasser de 4% la moyenne des cinq dernières années et la surpasser plus largement en Champagne, en Bourgogne ou en Corse, selon des chiffres publiés vendredi.
Cette perspective permet à la filière viticole, confrontée au défi du changement climatique, d'envisager un peu plus sereinement l'avenir après une récolte 2021 sévèrement amoindrie par le gel printanier et tombée à 37,8 millions d'hectolitres.
Cette estimation pour 2022 se situe dans le haut de la fourchette donnée par l'Agreste début août, qui misait sur une production entre 42,6 et 45,6 millions d'hectolitres.
La sécheresse historique de l'été n'a épargné aucune région, mais certains vignobles ont mieux résisté que d'autres. En Champagne, la vendange s'annonce "exceptionnelle", s'est félicité jeudi 6 octobre son syndicat des vignerons (SVG), qui a fixé en début de saison son rendement à 12.000 kilos à l'hectare, le plus haut niveau depuis quinze ans.
En Bourgogne, la récolte sera aussi "bien supérieure à la moyenne quinquennale". Dans le Languedoc-Roussillon, les vignes irriguées sont celles qui ont le mieux résisté, souligne l'Agreste. De quoi limiter les dégâts de la sécheresse et ne pas trop entamer le potentiel d'un millésime prometteur.
En revanche, "le déficit de pluie à partir du printemps et les fortes chaleurs à l'été ont réduit le potentiel dans plusieurs bassins, notamment dans le Sud-Ouest", où la vendange sera même inférieure à celle "particulièrement faible" de 2021, relève l'Agreste.
Dans le Bordelais, "les baies sont restées petites pour les rouges avec peu de jus au pressage. Le gel d'avril puis la grêle en juin ont touché le vignoble (10.000 hectares)" et la production sera en retrait comparé à la moyenne sur cinq ans.
Même constat pour l'Alsace, qui a accusé 40% de pertes sur certaines parcelles à cause du gel d'après l'Agreste, puis a souffert d'une sécheresse prolongée, impossible à rattraper avec les pluies de fin d'été.
AFP/VNA/CVN