Avec plus de 300.000 intellectuels, les Viêt kiêu participent à soutenir leur pays natal dans le développement économique, scientifique, technologique, éducatif, culturel et dans l'intégration internationale.
La force des intellectuels Viêt kiêu demeure une partie intégrante de la force nationale et contribue activement au développement, à l'édification et à la défense de la Patrie.
Dès la naissance de la République démocratique du Vietnam (aujourd'hui la République socialiste du Vietnam), en réponse à l'appel du Président Hô Chí Minh, le contingent d'intellectuels Viêt kiêu a participé à l'édification nationale. Il a apporté à son pays natal de précieuses connaissances scientifiques et technologiques. Après la réunification totale du pays en 1975, plusieurs intellectuels Viêt kiêu sont volontairement retournés au pays pour l'oeuvre d'édification nationale.
En cette phase de Renouveau, les intellectuels Viêt kiêu apportent une nouvelle fois leurs connaissances et technologies à leur pays natal. Leurs contributions sont mises en évidence au travers des conférences consultatives sur les politiques de développement socioéconomique. Dans la nouvelle période de l'intégration nationale et de la nouvelle économie, le rôle de l'homme, des connaissances et des technologies modernes est l'un élément décisif du développement national.
Le Parti et l'État vietnamiens considèrent les Vietnamiens de l'étranger comme une partie intégrante de la nation vietnamienne. Environ 200 experts et intellectuels Viêt kiêu reviennent chaque année dans le pays natal participer à l'oeuvre d'édification nationale, dont 30,31% reviennent des États-Unis, 19% de France, 12,23% d'Australie et 7,97% du Canada.
Pourtant, les politiques nationales ne sont pas suffisamment attractives à l'égard des Viêt kiêu. La plupart des retours des Viêt kiêu sont de courts séjours autofinancés. Ils viennent pour des raisons personnelles, donner des cours, participer à des séminaires et offrir des équipements déjà utilisés, mais exceptionnellement pour investir dans un secteur, un domaine ou un établissement de recherche au Vietnam.
Le pays propose peu de programmes d'envergure pouvant les inciter à rentrer. Et peu de liens sont établis entre les instituts de recherches, écoles et entreprises et la communauté des intellectuels vietnamiens d'outre-mer. Les infrastructures de recherches, très modestes, rebutent également les scientifiques Viêt kiêu chevronnés à retourner chez eux. Les politiques prioritaires en faveur des Viêt kiêu ne sont pas claires. Le pays ne dispose pas des données sur le contingent des intellectuels Viêt kiêu concernant leur biographie et leurs réalisations. De plus, le pays a d'énormes difficultés pour répondre aux honoraires demandées par les chercheurs.
Pour attirer les intellectuels Viêt kiêu, le ministères des Sciences et des Technologies, en collaboration avec celui des Affaires étrangères a soumis au gouvernement le projet "Établissement des politiques et mesures d'encouragement des experts et intellectuels Vietnamiens de l'étranger à contribuer à l'oeuvre d'édification nationale". Ce projet indique les politiques favorables aux Viêt kiêu, les privilèges accordés pour doper leurs investissements dans le pays natal, l'intensification de l'apprentissage du vietnamien à la jeune génération...
D'après Lê Ðình Tiên, vice-ministre des Sciences et des Technologies, il importe pour le pays de mettre sur pied une banque de données sur les intellectuels Viêt kiêu, 2 programmes nationaux à titre d'essai : l'un sur les recherches et le transfert de technologies et l'autre sur la formation de la gestion des technologies.
M. Tiên propose aussi la création d'un forum annuel de consultations avec la participation des intellectuels Viêt kiêu pour que le gouvernement puisse mettre en place des politiques concernant des domaines socioéconomiques. S'y ajoute une organisation chargée de rassembler les intellectuels et les commandes de l'intérieur du pays, d'échanger les informations avec les Viêt kiêu pour mobiliser leurs contributions. Cette organisation nécessitera des subventions d'État.
Contributions des Viêt kiêu
Le Docteur Tô Thanh Bình, qui vit en Allemagne, souligne qu'actuellement, plusieurs Viêt kiêu occupent des positions importantes dans les secteurs de pointe de pays industrialisés comme la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les États-Unis, la Belgique, le Japon ou le Canada. Cette ressource de matière grise précieuse n'est pas bien exploitée au service de l'édification du Vietnam.
Le Docteur Tô Thanh Bình propose de former des groupes d'experts chevronnés dans les domaines scientifiques et technologiques de pointe décidés par le gouvernement pour échanger des informations entre scientifiques dans et hors du pays, construire des pôles high-tech au niveau national, donner des conseils aux organismes compétents sur les spécialités, favoriser le transfert de technologies. Il juge nécessaire d'organiser des séminaires internationaux au Vietnam et d'associer les organisations, unions scientifiques et techniques internationales dans la réalisation des projets dirigés par des intellectuels Viêt kiêu. Les groupes d'experts précités se rencontreront chaque année autour d'une table au Vietnam et leur budget sera prélevé sur des projets, des assistances étrangères ou le budget du ministère des Sciences et des Technologies.
Le Docteur en médecine Vo Toàn Trung, un Viêt kiêu de France, déclare que les intellectuels vietnamiens de l'étranger sont ravis de la politique d'ouverture du Parti et de l'État.
En France, les Vietnamiens ou les Français d'origine vietnamienne forment une communauté importante. La plupart poursuivent une belle carrière et sont appréciés du monde scientifique français. Ils contribuent largement à l'édification du pays d'accueil et restent orientés vers leur terre natale.
Plusieurs intellectuels d'origine vietnamienne ou Viêt kiêu de France occupent des postes supérieurs dans les domaines scientifiques, d'enseignement ou dirigent des unités de recherche de premier rang dans la biotechnologie, la chimie, le nucléaire, l'astronomie, l'économie, la santé...
Actuellement, un grand nombre d'étudiants vietnamiens font leurs études dans les grandes écoles françaises. Une fois diplômés, ils assumeront différents postes de l'appareil scientifique français et ont des connections dans le monde entier. La région Ile de France compte à elle seule des centaines de scientifiques vietnamiens qui peuvent contribuer au développement scientifique du Vietnam. Sans oublier des étudiants vietnamiens qui font leur thèse en France et plusieurs autres qui sont les fers de lance des grandes écoles dont l'École normale supérieure.
"Avec le nombre croissant d'étudiants et d'intellectuels vietnamiens en France, le Vietnam doit adopter une stratégie nationale pour favoriser leurs contributions à l'oeuvre du développement scientifique dans les intérêts du pays à court, moyen et à long termes".
Opinions sur la réforme de l'éducation au Vietnam
Selon Lê Van Quy, un Viêt kiêu du Canada, susciter l'arrivée au Vietnam dans les 10 années à venir de centaines, voire de milliers, de scientifiques vietnamiens de l'étranger pour travailler est une bonne initiative. Une fois en application, cette initiative fera évoluer la situation de l'éducation comme la recherche nationale. Dans le cadre de l'oeuvre de réforme de l'éducation du pays, et plus particulièrement de l'enseignement universitaire, "les +Viêt kiêu+ ont une place importante", souligne-t-il.
D'abord, ils ont vécu et étudié dans un environnement universitaire aux normes mondiales. Ensuite, ils ont des connaissances sur la situation de l'éducation dans le pays, et comprennent la culture et la langue de leur pays natal pour lequel ils ont conservé un profond attachement. "Il y a beaucoup de Viêt kiêu qui souhaitent apporter leurs connaissances et leurs expériences pour contribuer au développement de leur pays natal", affirme Lê Van Quy.
S'agissant de l'enseignement d'experts vietnamiens en Pologne, l'enseignant de l'Institut polytechnique de Lublin, Nguyên Huu Viêm, indique que l'on recense de 40.000 à 60.000 Vietnamiens résidant en Pologne, dont une trentaine travaillent dans des instituts et établissements universitaires, une douzaine sont docteurs ès sciences, professeurs et maîtres de conférence. La moitié de ces Vietnamiens pratiquent les sciences fondamentales (maths, physique, chimie...) et le reste dans les technologies (informatique, ingénierie, biologie...). En faisant un exposé sur l'éducation et la formation en cette période d'intégration mondiale, le professeur Trân Ðình Lâm, de l'Université d'Abai au Kazakhstan, souligne l'importance d'attirer les experts Viêt kiêu pour participer à l'édification du pays, et plus particulièrement dans le secteur de l'éducation.
Ces dernières années, l'État a pris nombre de politiques destinées à la communauté des Vietnamiens résidant à l'étranger et le nombre d'experts revenant au pays pour travailler augmente de plus en plus. Pour la plupart, le salaire n'est pas la condition sine qua non. En tant que professeurs et/ou docteurs, ils souhaitent se consacrer davantage au développement du pays natal. "Je suis confiant dans la participation effective et efficace de ces experts et intellectuels à l'oeuvre de l'éducation et de la formation du pays afin de la porter au niveau mondial", affirme Trân Ðình Lâm.
"Chaque Viêt kiêu peut devenir un +ambassadeur du tourisme+ en étant un maillon de l'une des chaînes de communication à l'étranger afin de présenter le Vietnam", remarque Nguyên Huynh Mai, un Vietnamien résidant en Belgique.
Selon Lê Thúy Oanh, une Vietnamienne de Hongrie, "avec l'amour de Vietnamiens pour leur pays natal, nous désirons tous contribuer de nos expériences pour faire du Vietnam un pays prospère. Nous souhaitons avoir le soutien des administrations dans la réalisation de cette aspiration".
Giang Ngân-My Anh/CVN