Vélo, un secteur qui a du mal à redécoller

Le manque de main-d'oeuvre et les exigences des importateurs en termes de normes techniques sont de nouveaux défis pour les entreprises vietnamiennes productrices et exportatrices de vélos.

Après la déclaration de la Commission européenne de suppression de la taxe anti-dumping sur les vélos vietnamiens importés dans l'Union européenne (UE), la sarl du commerce et des services Tin Thang, à Hô Chi Minh-Ville, une des 6 entreprises exportatrices de vélos vers l'UE frappées de taxe anti-dumping, a annoncé l'embauche de 500 ouvriers pour accompagner la reprise de sa production. Pourtant, seuls 10 dossiers ont été déposés. Selon Ngô Vi Hung, directeur exécutif de la sarl Tin Thang, cette dernière exportait auparavant 500.000 vélos par an vers le marché européen mais, depuis l'application de cette taxe, les activités sont stagnantes. "Nous avons dû réduire le nombre de nos ouvriers de 500 à 50, qui sont la plupart des employés administratifs et des fabricants d'accessoires pour certaines entreprises domestiques", raconte Ngô Vi Hung. "Autrefois, notre société était dotée d'ouvriers qualifiés, la production était stable. Maintenant, nous faisons face à une pénurie de main-d'oeuvre. Nous rencontrons des difficultés non seulement dans le recrutement mais encore dans la formation du personnel", se lamente Ngô Vi Hung.

Pour lui, bien que la taxe anti-dumping sur les vélos vietnamiens ait été levée, la reprise des activités des entreprises de ce secteur s'avère lente, car non seulement les entreprises productrices et exportatrices ont subi des influences directes mais encore toutes les activités de ce secteur ont été affectées négativement.

Avant 2005, la société Asama Yuhjiun, implantée dans la zone industrielle de Di An, province de Binh Duong (Sud), fabriquait annuellement plus de 300.000 vélos dont les deux tiers étaient exportés vers l'UE. "Nous avons beaucoup investi dans la formation de centaines de techniciens pour répondre aux exigences de ce marché. Mais, à cause d'une production stagnante, tous sont partis voir ailleurs. Pour reconstituer un contingent de travailleurs qualifiés actuellement, ce n'est pas simple", estime Châu Vi Chi, directeur exécutif d'Asama Yuhjiun.

Selon l'Association vietnamienne des producteurs d'autos, motos et vélos (VAMOBA), on comptait, avant 2005, 210.000 travailleurs dans le secteur du vélo, mais seulement 5.000 actuellement. Après la suppression de la taxe anti-dumping, le vélo vietnamien est à même de se faire une place sur le marché de l'UE. Compte tenu de la situation actuelle des chaînes de fabrication et de la main-d'oeuvre, en moins d'un an, les entreprises vietnamiennes pourraient de nouveau exporter vers ce marché. Mais, à ce moment-là, les vélos vietnamiens pourraient subir la concurrence directe de leurs homologues chinois, si ces derniers ne subissent pas de taxe antidumping. En plus, après 5 ans d'exportation interrompue, le goût des européens a changé et les importateurs exigent des normes précises. Par exemple, le taux d'utilisation des pièces détachées importées était auparavant de 40/60 mais, à présent, de 30/70. "Donc, les entreprises devront bien tâter le terrain, évaluer tous les paramètres, avant d'investir dans la fabrication d'un nouveau produit", estime Lê Quôc Tao, chef de cabinet de la VAMOBA.

Tùng Chi/CVN

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