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La star du sprint mondial Usain Bolt foudroyé en pleine finale du relais 4x100 m des Mondiaux de Londres, le 12 août 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lancée à la poursuite du Britannique Nethaneel Mitchell-Blake et de l'Américain Christian Coleman, la grande carcasse s'est cabrée à une cinquantaine de mètres de l'arrivée, la jambe gauche en déséquilibre. "C'est une crampe à l'ischio-jambier gauche mais le plus douloureux, c'est la déception de perdre la course. Les trois dernières semaines ont été dures pour lui, vous savez. Nous lui souhaitons le meilleur", a indiqué le médecin de l'équipe jamaïcaine Kevin Jones.La légende vivante du sprint (huit médailles d'or olympiques, onze aux Mondiaux) a refusé le fauteuil roulant qu'on lui proposait, se relevant péniblement en se tenant derrière la cuisse gauche pour retrouver ses partenaires jamaïcains. Forcément déçus comme lui.La plus formidable machine à sprinter s'est donc grippée pour sa dernière exhibition. "Il s'est excusé auprès de nous mais il n'y avait pas besoin d'excuses, les blessures faisant partie du sport", a déclaré son partenaire Julian Forte.Seulement troisième du 100 m il y a une semaine, son premier échec en grand championnat depuis dix ans, Bolt (30 ans) a raté ses adieux sur le plan sportif. Comme des combats de trop.OvationnéIl aura néanmoins eu à Londres la confirmation, s'il en était besoin, de son immense pouvoir sur les foules qui l'ont ovationné et chéri. Scandant son nom, ils ont sifflé l'Américain Justin Gatlin, le vainqueur du 100 m, qui porte comme un fardeau ses quatre ans de suspension pour dopage. Samedi soir 12 août, Gatlin a rendu hommage à Bolt, "showman extraordinaire".L'homme le plus rapide de tous les temps (9 sec 58 au 100 m, 19 sec 19 au 200 m) aura finalement surtout savouré sa dernière matinée, pour les séries.
Le fondeur britannique Mo Farah finit 2e derrière l'Éthiopien Muktar Edris en finale du 5.000 m à Londres, le 12 août. |
Le fondeur britannique Mo Farah finit 2e derrière l'Éthiopien Muktar Edris en finale du 5.000 m à Londres, le 12 août. Photo : AFP/VNA/CVN |
Au temps de sa splendeur et de celle du sprint jamaïcain, le roi n'apparaissait pas le matin, laissant à un remplaçant le soin d'expédier la formalité des qualifications. Lui n'arrivait que le soir, en habit de lumière dans son maillot jaune.Samedi soir 12 août, la magie n'a plus fonctionné. Et, pendant que la Foudre était au sol, Mitchell-Blake résistait à Coleman (37.47 à 37.52) pour donner l'or que la Grande-Bretagne avait auparavant espéré de Mo Farah.Un premier coup de tonnerre avait retenti dans le stade une heure et demie auparavant, pour annoncer la première défaite depuis 2011 en grand championnat de Mo Farah, le héros britannique, lui aussi battu dans la dernière ligne par l'Éthiopien Muktar Edris.Le doublé semble interdit à Londres. Après l'échec du Sud-Africain Wayde Van Niekerk (1er du 400 m/2e du 200 m), l'idole du stade a également échoué à renouveler le doublé du demi-fond (10.000/5000 m) qu'il avait réussi quatre fois entre JO et Mondiaux.L'Éthiopienne Almaz Ayana, lauréate du 10.000 m, tentera de vaincre le signe indien sur 5000 m dimanche, lors de la journée de clôture. "J'étais super préparé et je savais que j'allais le battre. Après le 10 km, Mo Farah était peut-être fatigué et il n'avait plus assez de jus pour le sprint. J'étais plus fort. Je suis le nouveau champion pour l'Éthiopie. Je suis le prochain champion", a assuré le vainqueur, âgé de 23 ans."Mes jambes n'en pouvaient plus en entrant dans la ligne droite. Et les Éthiopiens ont été forts en sacrifiant deux des leurs", a admis Farah, les larmes aux yeux.La dernière défaite de Farah, sur 10.000 m aux Mondiaux 2011 à Daegu (Corée du Sud), avait été déjà l'œuvre d'un Éthiopien, Ibrahim Jeilan.
AFP/VNA/CVN