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Le Français Garfield Darien (centre) en finale du 110 m haies aux Mondiaux, le 7 août à Londres. |
Le compteur français n'a donc toujours pas été ouvert au stade olympique de Londres. Le clan tricolore nourrissait pourtant beaucoup d'espoirs avec Darien, auteur d'une très belle saison et 4e performeur de l'année (13 sec 09 à Ostrava, le 28 juin).
Mais la marche était peut-être trop élevée pour le hurdleur de 29 ans, qui a laissé McLeod confirmer sa suprématie sur la discipline (13 sec 04) devant le tenant du titre russe Sergei Shubenkov (13 sec 14) et le Hongrois Balazs Baji (13 sec 28).
Darien a pris un très bon départ mais, touché par un adversaire dès la 3e haie, il s'est rapidement désuni en faisant tomber trop de barrières pour pouvoir se mêler à la lutte pour le sacre, laissant Ladji Doucouré rester le dernier bleu sur la plus haute marche mondiale d'un 110 m haies (2005).
Dommage pour le Français qui était arrivé enfin sur un grand rendez-vous sans soucis physiques, contrairement aux autres années. Le vice-champion d'Europe 2010 et 2012 peut avoir de très gros regrets, puisqu'il ne termine qu'à deux petits centièmes de la 3e place (13 sec 30) malgré ses multiples erreurs. C'est dire la forme qui était la sienne en débarquant à Londres.
Le Français Christophe Lemaitre après sa qualification pour les demi-finales du 200 m aux Mondiaux, le 7 août à Londres. |
"Ce n'est pas de ma faute, on me touche le bras à la 3e haie et je fais un écart incroyable, a réagi un Darien dépité. Je ne sais même pas comment je suis resté debout. C'était impossible de finir dans ces conditions. Si ça avait été un meeting, j'aurais arrêté. Quand on est touché à cette vitesse-là, ça ne pardonne pas. Je ne pensais même pas finir 4e. C'est rageant de ne pas pouvoir s'exprimer. J'avais des jambes monstrueuses à l'échauffement."
Lemaitre passe sans briller
Au diapason des malheurs de Darien, la journée a été assez morose pour les Bleus, à l'image de Christophe Lemaitre, encore à la recherche de sa forme optimale. Sa saison hachée par les blessures (cuisse, mollet) s'est cruellement fait ressentir en séries du 200 m. Le médaillé de bronze des JO-2016 n'a pris que la 3e place de sa course en 20 sec 40. Autant dire que son objectif d'atteindre au moins la finale, prévue jeudi, relève pour l'instant du miracle.
"C'est un problème technique, a déclaré le Français. J'avais tellement envie d'envoyer que ça s'est retourné contre moi dans la 2e partie de course. Mais je sens qu'il y a plus de vitesse. Il faut juste que j'arrive à mieux contrôler ma course."
Est-ce de la méthode Coué ? Lemaitre a en tout cas affirmé "être capable" de se qualifier pour la finale.
"Si j'arrive à réparer cette erreur technique, ça peut le faire", a-t-il expliqué.
La Française Alexandra Tavernier en finale du lancer du marteau aux Mondiaux, le 7 août 2017 à Londres. |
Wayde Van Niekrek, lancé dans un pari fou, un doublé 200-400 réussi seulement par le mythique Américain Michael Johnson (Mondiaux-1995, JO-1996), n'a en revanche eu aucun souci pour empocher sa série en 20 sec 16, tout en relâchant totalement son effort sur la fin. De quoi se préserver quelque peu pour sa première finale des Mondiaux, celle du 400 m mardi, où il sera l'homme à battre.
Tavernier seulement 12e
Chez les dames, Alexandra Tavernier a complètement raté son concours du marteau (12e) dominé par la Polonaise Anita Wlodarczyk (77,90 m), double championne olympique en titre, détentrice du record du monde (82,98 m) et désormais triple championne du monde. Un dénouement cruel pour la médaillée de bronze des Mondiaux-2015 qui avait réalisé son meilleur lancer depuis deux ans en qualifications (72,69 m), samedi, et semblait avoir retrouvé la forme après un exercice 2016 "cauchemardesque".
Le triple saut, avec un seul qualifié pour la finale (Jean-Marc Pontvianne), et le 400 m haies avec trois Tricolores au tapis (Mamadou Kasse Hann, Victor Coroller, Ludvy Vaillant) en demi-finales, n'ont pas non plus souri aux Bleus.
La journée s'est clôturée sur un magnifique 1500 dames réglée par la Kényane Faith Kipyegon, victorieuse à Rio en 2016 (4 min 02 sec 59), alors que la Vénézuélienne Yulimar Rojas a décroché son premier titre mondial au triple saut (14,91 m).