Une Vietnamienne solidaire à Dakar

Grâce à Trân Nhi Hà, une Vietnamienne vivant au Sénégal, le corps d’un marin vietnamien, mort soudainement sur un bateau de pêche sud-coréen, a été rapatrié au Vietnam.

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Mme Nhi Hà dans son restaurant.

En août 2010, Dang Hai Tuy, marin sur un des navires de la société sud-coréenne Yeiltrade mouillant dans le port de Dakar, est retrouvé sans vie. L’hypothèse d’une mort par asphyxie avait ainsi d’abord être avancée. Cependant le capitaine avait affirmé aux autorités sénégalaises qu’il était tombé de mort subite, se déchargeant ainsi de toute responsabilité. Selon la réglementation habituelle, dans un pays islamique, une personne doit être enterrée au plus tard dans les cinq jours suivant le constat de décès par un médecin. Dans le cas de Dang Hai Tuy, l’impossibilité de déterminer les causes de sa mort.

Suite à plusieurs réclamations des compagnons de bord du défunt, Mme Nhi Hà a pris contact avec le capitaine et le propriétaire du navire, et sollicité l’assistance juridique de l’ambassade du Vietnam en Algérie et au Sénégal. Avec son mari, Christian Rahal, Mme Nhi Hà a persuadé les services sénégalais de repousser l’enterrement, Dang Hai Tuy n’étant pas de confession musulmane.

Mme Nhi Hà accueille des clients.

Un mois plus tard, avec l’aide du ministère des Affaires étrangères du Sénégal, le corps du marin est finalement rapatrié au Vietnam. «Aider la famille est une tradition ancestrale au Vietnam. Je l’ai fait d’autant plus volontiers que la femme de Hai Tuy vit dans des conditions difficiles désormais, avec ses deux enfants, et que son frère a sacrifié sa vie pour la Patrie durant la guerre, sans qu’on ait encore retrouvé son corps», explique Nhi Hà.

En outre, ce n’était pas la première fois que Mme Nhi Hà venait en aide à un de ses compatriotes. Depuis, d’autres Vietnamiens vivant au Sénégal l’ont sollicitée.

Un restaurant vietnamien à Dakar

Nhi Hà est propriétaire d’un restaurant dans la capitale sénégalaise, bien qu’elle ne soit pas restauratrice de profession. Née en 1958 à Hanoi dans une famille de praticiens en médecine traditionnelle, elle a suivi cette voie, puis a travaillé de 1981 à 1995 à l’hôpital Bach Mai de Hanoi. C’est en 1995 qu’elle est partie vivre à Dakar.

Des produits vietnamiens vendus au restaurant de Mme Nhi Hà.

Après des années loin de son pays, Nhi Hà a ouvert un restaurant, d’abord pour manger plus facilement des plats vietnamiens, mais aussi pour présenter la gastronomie de son pays aux Sénégalais. Des spécialités typiques telles que le pho, les nem, les banh cuôn (raviolis)... figurent bien sûr au menu de son établissement qui, situé à proximité du port de Dakar (le plus grand de tout le Sénégal) bénéficie d’une clientèle internationale. Selon elle, la cuisine vietnamienne est très appréciée de ses clients dans ce pays chaud pour ses saveurs, sa fraîcheur et sa légèreté.

Après le service, Nhi Hà retourne à sa passion, la médecine traditionnelle. Elle a déjà guéri beaucoup de Dakarois, et offre des services gratuits pour les plus démunis car «certains ont peu de moyens. Ils contactent des maladies, mais n’ont pas d’argent pour se soigner à l’hôpital», confie-t-elle.

Texte et photos : Tùng Chi/CVN

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