Le travail aux champs est une activité éprouvante. |
Trân Hùng John est né et a grandi aux États-Unis. Son père est Américain, sa mère Vietnamienne. Aux États-Unis, tout le monde l’appelle John et personne n’imagine qu’il a des origines vietnamiennes. Il en est pourtant très fier.
«Les gens me disaient que je n’étais pas Vietnamien, car je ne suis pas né au Vietnam et n’y ai pas grandi. Ce genre de propos me mettait en colère», confie Hùng John.
«Ma mère est née dans une campagne de Hai Phong. J’ai appris à connaître le Vietnam grâce aux histoires que me racontait ma grand-mère. Elle me parlait de la vie simple mais dure à la campagne, de ses voisins. J’étais très touché», explique Hùng John.
C’est bien ça !
Intrigué par les récits de sa grand-mère, Hùng John décide, en 2010, de partir à la découverte du Vietnam. Seul, sans un sou en poche, il marche durant 80 jours à travers le pays. Son périple a commencé dans la province de Thai Binh (Nord), où il a dormi chez un paysan. «Il a tout d’abord hésité. Mais quand il a appris que j’étais ici pour mieux connaître mon pays d’origine et que je n’avais pas d’argent, il m’a finalement accueilli», raconte Hùng John.
Le jeune homme a passé trois jours dans la province de Thai Binh. Debout à 04h00, il accompagnait les paysans au champ. «La récolte du riz est un travail difficile. Mon hôte ne voulait pas que je l’aide. Mais j’étais déterminé à le faire pour le remercier de son hospitalité, partage Hùng John. J’aime la vie à la campagne. Parfois, les choses simples sont celles qui nous rendent le plus heureux».
En 2013, Trân Hùng John a sorti son livre intitulé John di tim Hùng. |
Photo : CTV/CVN |
Après un voyage de 80 jours à travers les trois grandes régions du Vietnam, Hùng John ressentait un lien étroit avec son pays d’origine. «Du sang vietnamien coule dans mes veines. Le Vietnam est le pays où mes ancêtres ont vécu et vivent depuis des milliers d’années». Il a sorti en 2013 son livre intitulé John di tim Hùng (John cherche Hùng).
Conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les paysans vietnamiens, Hùng John a quitté les États-Unis pour s’installer au Vietnam en 2014. Pour aider les agriculteurs mais aussi les écoliers, il a décidé d’effectuer une marche de 40 jours à travers le pays pour collecter des fonds.
Actuellement, Hùng John travaille comme conseiller pour une société japonaise implantée au Vietnam. Son patron est Hironosi Tsuchiya, un homme d’affaires qui a développé un modèle à succès pour cultiver des laitues à Dà Lat (hauts plateaux du Centre). «Hironosi Tsuchiya s’est inspiré d’un modèle pratiqué par un village +miraculeux+ au Japon, où les paysans ne travaillent que quatre mois par an, pour un revenu mensuel de 125.000 dollars. Gagner cette somme est le rêve de nombreux agriculteurs dans le monde», insiste Hùng John. Il a donc demandé à Hironosi Tsuchiya de faire connaître ce modèle aux paysans vietnamiens. À l’avenir, cette technique sera démocratisée afin d’accroître leur revenu.
À côté de son travail, Hùng John consacre beaucoup de son temps aux activités philanthropiques. Il a participé à de nombreux programmes d’entraide. «Lorsque j’aide trois personnes, je ne leur demande rien en retour, si ce n’est d’aider à leur tour trois autres personnes», explique-t-il. Le jeune homme espère bien qu’à l’avenir, de plus en plus de paysans vietnamiens bénéficieront de ce type d’aide.