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Image vidéo de la réalisatrice Chloé Zhao qi reçoit le Spirit Award du meilleur film pour Nomadland, le 22 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Nomadland, hybride de road movie, de drame social et de documentaire qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des "subprimes", est considéré comme le grand favori pour la récompense suprême du "meilleur long-métrage". Cinq autres Oscars sont également à la portée du film de Chloé Zhao, qui se réjouit à l'idée de retrouver le gratin d'Hollywood après un long confinement.
"Nous voulons voir nos amis ! Nous avons beaucoup d'amis nominés cette année et nous avons vraiment hâte de les voir", a déclaré Chloé Zhao à propos de cette 93e édition. Les fans risquent cependant de rester sur leur faim car le tapis rouge a cette année été réduit à sa plus simple expression, afin de respecter les règles sanitaires et la distanciation sociale. La plupart des journalistes suivront le spectacle via internet et les magnats d'Hollywood eux-mêmes n'ont pas tous reçu un carton d'invitation.
Chouchoute d'Hollywood
Nomadland a dominé de la tête et des épaules la saison des prix qui s'achève et Chloé Zhao est la chouchoute du moment à Hollywood. Elle semble bien partie pour devenir la deuxième femme de l'histoire des Oscars - et la première non blanche - à remporter le prix convoité du "meilleur réalisateur". Avec la pandémie qui a provoqué la fermeture des salles de cinéma et repoussé la sortie des grosses productions hollywoodiennes, Nomadland - comme ses concurrents Minari et Sound of Metal - a réussi à capter l'ère du temps à travers le portrait de personnages isolés en marge de la société américaine, mais libres à leur façon.
Promising Young Woman joue quant à lui sur le féminisme et le mouvement #MeToo tandis que Les Sept de Chicago revisite les grandes manifestations de 1968 et la répression policière, des thèmes tristement d'actualité. Les deux films font toutefois figure d'outsiders pour de nombreux experts. La course aux Oscars pour les catégories d'acteurs paraît bien plus ouverte, avec en vue un palmarès encore inédit : les quatre récompenses pourraient aller à des comédiens de couleur, après des années de controverse sur la composition de l'Académie des Oscars, jugée trop blanche et masculine pour refléter la société dans son ensemble.
La gare ferroviaire de Union Station où se déroulera la 93e cérémonie des Oscars, le 23 avril à Los Angeles, en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La catégorie de la meilleure actrice est cette année "très volatile" et "peut aller dans tous les sens", estime Pete Hammond, expert du site spécialisé Deadline. L'actrice oscarisée Frances McDormand, qui mène le casting presque entièrement amateur des trimardeurs modernes de Nomadland, est encore une fois en lice. Mais les cinq candidates, notamment Viola Davis (Le Blues de Ma Rainey) et Carey Mulligan (Promising Young Woman), ont remporté des prix importants pour leur travail.
Oscar posthume ?
Le partenaire à l'écran de Viola Davis, Chadwick Boseman, mort l'été dernier d'un cancer avant la sortie du film où il incarne un trompettiste hanté par des atrocités racistes, devrait quant à lui triompher dans sa catégorie. Mais un membre de l'Académie des Oscars estimait sous couvert d'anonymat qu'une "surprise" restait possible avec Anthony Hopkins en embuscade pour sa performance remarquée dans The Father.
Daniel Kaluuya est favori pour l'Oscar du meilleur second rôle masculin grâce à son rôle dans Judas and the Black Messiah tandis que la Sud-Coréenne Youn Yuh-jung jouit d'une popularité croissante côté féminin après les récents discours, drôles et mordants, qu'elle a prononcés en recevant des récompenses pour Minari.
C'est la plateforme Netflix qui devrait sur le papier gagner le plus grand nombre d'Oscars dimanche, avec des catégories techniques et le documentaire La sagesse de la pieuvre. Si la pandémie a contraint les organisateurs à décaler les Oscars de deux mois, le co-producteur de la soirée, le réalisateur Steven Soderbergh, a promis que ces bouleversements seraient une opportunité d'offrir un spectacle qui ne ressemblera à "rien de ce qui a été fait avant".
La cérémonie doit être filmée comme un film de cinéma plutôt que comme une émission télévisée, a-t-il souligné. Les organisateurs ont insisté pour que les stars, parmi lesquelles Harrison Ford et Brad Pitt, soient en tenue de gala et elles devraient être autorisées à retirer leur masque quand elles seront à l'écran. Quant aux stars européennes qui n'auront pu rallier Los Angeles, elles seront accueillies sur des sites dédiés à Londres et à Paris, avec retransmission par faisceau satellite.
AFP/VNA/CVN