>>Après le séisme en Haïti, "ne pas répéter les erreurs de 2010"
>>Près de 2.200 morts, difficultés pour acheminer l'aide aux sinistrés
Un homme lance un sac de riz dans la foule aux Cayes, ville ravagée par le séisme, le 20 août. |
Il n'a fallu que quelques secondes samedi dernier 14 août, face à la secousse de magnitude 7,2, pour que des dizaines de milliers d'habitants, certains parmi les plus vulnérables du pays, perdent tout ce qu'ils possédaient.
À la rue, ils luttent depuis quotidiennement pour trouver de l'eau et de quoi se nourrir alors que les convois humanitaires commencent à distribuer les denrées de première nécessité, mais en quantités souvent insuffisantes.
Des distributions informelles d'aide humanitaire ont ainsi eu lieu vendredi 20 août aux Cayes, troisième ville d'Haïti, largement détruite par le séisme.
C'est dans cette ville qu'est venue vendredi 20 août la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, en visite 24h dans le pays. "Nous avons entendu quels étaient les besoins, de la part de ceux sur le terrain. Il y a de nombreux manques et nous restons engagés à vous accompagner", a déclaré la diplomate nigériane.
"Nous avons vu un incroyable moment d'unité dans la réponse au séisme, aussi pensons-nous que cela peut être transformé en opportunité pour reconstruire vers le mieux", a estimé Mme Mohammed avant son départ d'Haïti.
La vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed (droite), le 20 août à Port-au-Prince. |
Séisme et crise politique
Les États-Unis ont annoncé le déploiement de 200 Marines dans le pays. Les huit hélicoptères que l'armée américaine a mis à disposition continuent à évacuer les blessés les plus graves depuis les zones affectées par le séisme vers les hôpitaux plus spécialisés du pays, à Port-au-Prince ou dans la ville de Mirebalais.
Si la Protection civile haïtienne déploie ses efforts pour coordonner au mieux l'aide qui afflue de quantité d'acteurs, internationaux comme nationaux, cette nouvelle catastrophe naturelle a frappé Haïti à l'heure où le pays est en pleine crise politique.
Cela fait à peine un mois que le président Jovenel Moïse a été assassiné en pleine nuit dans sa résidence par un commando armé composé de mercenaires. L'enquête pour déterminer les commanditaires de cette attaque est au point mort.
Lors d'une session extraordinaire de l'Organisation des États américains (OEA) vendredi 20 août, le Premier ministre haïtien Ariel Henry a promis d'œuvrer à l'organisation d'élections nationales "le plus rapidement possible".
"J'ai pris l'engagement de tout mettre en œuvre pour remettre mon pays sur les rails d'une démocratie fonctionnelle avec l'organisation, dans les plus brefs délais, de bonnes élections libres et transparentes. Il est impératif que nous retournions rapidement au fonctionnement normal des institutions démocratiques", a-t-il déclaré par vidéoconférence.