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Le directeur général de Renault, Luca de Meo, présente la Megane eVision, le 15 octobre 2020 à Meudon, près de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une nouvelle R5 électrique, des plans pour Alpine et des Renault vendues plus cher : le constructeur français doit dévoiler jeudi 14 janvier sa feuille de route pour affronter la révolution du secteur automobile.
La crise a frappé un groupe qui était déjà en difficulté. La firme au Losange a annoncé fin mai un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelques 15.000 suppressions de postes dans le monde, dont 4.600 en France.
Après un mariage raté avec Fiat-Chrysler, qui a finalement choisi Peugeot-Citroën, Renault sort également du scandale provoqué par l'arrestation et l'évasion au Japon de son ex-directeur général Carlos Ghosn, accusé de malversations financières.
Le scandale a fait tanguer l'alliance de Renault avec Nissan et Mitsubishi. Les alliés tentent depuis de se relancer et prévoient de développer et produire en commun près de 50% de leurs modèles à horizon 2025.
Une R5 électrifiée
Outre l'alliance et la chasse aux coûts, le nouveau directeur général Luca De Meo, arrivé en juillet, a déjà annoncé que le groupe allait privilégier "la profitabilité aux volumes", c'est-à-dire vendre moins de voitures mais les vendre plus cher. Une volte-face stratégique, qui fait passer Renault du modèle de Carlos Ghosn à celui de Carlos Tavares chez PSA.
Le groupe est désormais structuré autour de quatre marques : le navire amiral Renault, les Dacia à petit prix, les sportives Alpine et la nouvelle marque de mobilité Mobilize.
Pionnier dans l'électrique avec la ZOE, le groupe a multiplié les annonces ces derniers mois avec une Twingo électrique, une Dacia à batterie qui veut se positionner comme l'offre électrique la moins chère du marché et une nouvelle Mégane électrique, basée sur une plateforme développée avec Nissan.
Le groupe a également dopé en 2020 son offre de véhicules hybrides et hybrides rechargeables. Mardi 12 janvier, il a annoncé un premier volet de la "Renaulution" : il va se renforcer dans les utilitaires à hydrogène dès la fin 2021, via une coentreprise avec l'Américain Plug Power.
Pour marquer davantage son virage vers le futur, Renault pourrait présenter jeudi 15 janvier une version électrique de la R5, la star des années 1970, mais aussi de la 4L, autre icône légère et fiable de Renault, selon une source au sein de l'entreprise.
La Dacia Spring Electric présentée le 15 octobre 2020, à Meudon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le DG de Renault devrait également préciser jeudi 15 janvier ses projets pour Alpine, qui regroupe désormais toutes les activités sportives du groupe. Il a donné lundi une nouvelle tête à la marque : Laurent Rossi, ex-directeur de la stratégie du groupe, a remplacé Cyril Abiteboul, figure de Renault en Formule 1.
Selon la même source dans le groupe, il pourrait y avoir trois modèles Alpine: "la remplaçante de la 110 actuelle, un modèle un peu SUV" et une Mégane estampillée Alpine qui remplacerait la Mégane RS, chouchou des amateurs de circuit.
Tensions sociales
"La seule information qu'on a, c'est qu'il (Luca De Meo) souhaite lancer un petit véhicule qu'on pourrait fabriquer en France", souligne Jean-François Pibouleau de la CGT. "Pour nous, ce qui est important, c'est l'emploi et que Renault sorte de la salle des urgences", explique Mariette Rih, de FO.
Luca de Meo a déjà cherché à rassurer sur l'avenir de l'usine historique de Flins (Yvelines) qui, quand elle cessera de fabriquer des véhicules neufs en 2024, se consacrera au reconditionnement de véhicules récents, au recyclage de véhicules hors d'usage, à la réparation et la réutilisation de batteries.
Un comité central social et économique (CCSE), puis un conseil d'administration (CA), sont convoqués mercredi soir, à la veille de la présentation de M. De Meo, selon plusieurs sources syndicales.
En pleine crise du COVID, les dispositifs d'activité partielle ont été maintenus sur certains sites. "Les gens sont débordés de travail, ce qui est plutôt bon signe, mais sur quatre jours" au lieu de cinq, explique le représentant CGT.
Au technocentre de Guyancourt, "la charge de travail est énorme", explique Franck Daoût, délégué CFDT. "Il y a danger, ça commence à être tendu".
AFP/VNA/CVN