Une nouvelle étude sur les téléphones portables pourrait relancer le débat sur leurs risques

Une étude révélant un impact des téléphones portables sur le métabolisme d'une région du cerveau pourrait relancer la polémique sur les risques que fait peser sur la santé l'usage fréquent de ces appareils.

L'explosion de l'usage des portables dans le monde suscite des inquiétudes quant aux dangers potentiels que présenteraient les ondes électromagnétiques à fréquences radioélectriques émises par ces téléphones.

Le potentiel cancérigène de ces ondes constitue la plus grande crainte, relèvent les auteurs de la communication publiée le 22 février. Cependant, les études épidémiologiques montrant un lien entre utilisation de ces téléphones et fréquence des tumeurs du cerveau n'ont pas été jusqu'à présent concluantes.

La question reste donc ouverte, selon les chercheurs à l'origine de l'étude parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 23 février.

Leur recherche montre qu'une utilisation de 50 minutes d'un portable accroît le métabolisme du glucose dans une région du cerveau située au niveau de l'oreille et donc près de l'antenne du téléphone. Mais les conséquences de cet effet physiologique sur la santé restent encore inconnues, soulignent-ils.

Le Dr Nora Volkow, une chercheuse aux Instituts nationaux américains de la santé (NIH), et son équipe ont mené cette étude en 2009 auprès de 47 personnes pour examiner les effets des téléphones portables sur les activités cérébrales dans une zone donnée du cerveau.

Les téléphones ont été placés tour à tour sur leur oreille droite et gauche pendant que leur cerveau était observé par une caméra tomographique à positrons.

Ils avaient aussi reçu à deux reprises une injection de fluodésoxyglucose pour mesurer le métabolisme du glucose dans le cerveau, une fois avec le portable activé -sans le son- durant 50 minutes et ensuite avec le téléphone désactivé.

Les chercheurs ont ensuite vérifié le lien entre l'activité du métabolisme du glucose et l'amplitude estimée de la fréquence des signaux électromagnétiques émis par le téléphone.

Après cela, les images ont été comparées pour évaluer les effets de l'utilisation des téléphones portables sur le métabolisme du glucose dans le cerveau, un marqueur important de l'activité cérébrale.

Ils n'ont pas constaté de variation de ce métabolisme sur l'ensemble du cerveau. Mais ils ont pu mesurer des différences notables dans la zone cérébrale située près de l'antenne du téléphone activé, où le métabolisme du glucose était environ 7% plus élevé comparé à la période durant laquelle le téléphone était éteint.

Les régions cérébrales concernées sont le cortex orbitofrontal et le pôle temporal. "Ces augmentations étaient étroitement liées à différentes amplitudes estimées du champ électromagnétique", écrivent les auteurs.

En d'autres termes, "les zones cérébrales absorbant le plus de ces ondes provenant du portable ont enregistré les plus grands accroissements du métabolisme du glucose". "Ces résultats montrent que le métabolisme du cerveau humain est sensible aux effets des ondes magnétiques s'il est exposé durablement à ces téléphones", écrivent ces chercheurs sans pouvoir en expliquer les raisons. Selon eux, "d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si ces ondes pourraient être potentiellement nocives à la santé humaine sur le long terme", jugent-ils.

Cette étude apporte des informations supplémentaires sur les effets possibles de ces ondes magnétiques émises par les téléphones portables sur l'activité du cerceau, écrit le Dr Henry Lai de l'Université de Washington à Seattle (Nord-Ouest) dans un éditorial accompagnant l'étude et paru aussi dans le JAMA. "Ces résultats méritent d'être davantage étudiés", estime-t-il.

AFP/VNA/CVN

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