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Une visiteuse admire la "Mona Lisa africaine", peinte en 1974 par l'artiste nigérian Ben Enwonwu, le 7 février à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le tableau, un portrait de la princesse Ife Adetutu Ademiluyi, surnommée Tutu, peint en 1974 par l'artiste nigérian Ben Enwonwu, était estimé entre 200.000 et 300.000 livres (226.000 à 339.000 euros).
"Le portrait de Tutu est une icône nationale au Nigeria, et a une grande signification culturelle. Je suis ravi que cela ait suscité autant d'intérêt et établi un nouveau record du monde pour l'artiste. C'est très excitant d'avoir joué un rôle dans la découverte et la vente de ce travail remarquable", a commenté Giles Peppiatt, directeur de l'art moderne africain chez Bonhams.
Perdue de vue après avoir été exposée pour la dernière fois en 1975, Tutu avait été retrouvée dans un appartement de Londres. "Je la considère comme la Mona Lisa africaine", avait dit le romancier nigérian Ben Okri, lauréat du Booker Prize. "Depuis 40 ans, c'est une peinture légendaire, tout le monde en parle, se demande où est +Tutu+", avait-il expliqué.
L'artiste "n'a pas simplement représenté la jeune fille, il a représenté toute la tradition. C'est un symbole d'espoir et de régénération au Nigeria, le symbole du phénix renaissant de ses cendres", avait ajouté Ben Okri, disant avoir "passé des heures à le regarder et à rattraper le temps perdu".
Ben Enwonwu a peint trois versions de Tutu mais les trois tableaux avaient disparu jusqu'à ce que l'un d'eux soit retrouvé par Giles Peppiatt chez des particuliers qui l'avaient contacté après le succès de ventes d'art nigérian. "Je suis entré dans cet appartement londonien et je l'ai vu accroché au mur, c'était à peu près la dernière chose que je m'attendais à voir", avait raconté Giles Peppiatt.
Les tableaux de Tutu sont devenus des symboles de paix après la guerre civile au Nigeria à la fin des années 1960. "Le modèle est Yoruba et Ben Enwonwu était Ibo, donc ils étaient issus de différentes ethnies", avait expliqué Eliza Sawyer, spécialiste au département d'art africain de Bonhams. "C'était un symbole important de réconciliation".