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Giorgio Armani a présenté à Milan sa nouvelle collection automne-hiver, intitulée "Atmosphère", le 24 février. |
"Ma mode n'est pas celle du spectacle qui dure le temps d'un défilé, qui sert à faire parler et qui serait déconnectée de ce que le client trouve ensuite dans mes boutiques", a déclaré Giorgio Armani, à la sortie du défilé. "Je ne vous parlerai pas de têtes coupées... Je n'ai jamais joué ce jeu-là et le défilé d'aujourd'hui confirme l'idée que je défends depuis toujours : je ne suis pas là pour vous embrouiller", a-t-il dit, en faisant allusion aux polémiques du dernier défilé Gucci mercredi 14 février (les mannequins avaient parfois un troisième œil, tantôt un bébé dragon ou leur propre tête dans les bras comme accessoire dernier cri).
La saison est un croisement entre les codes "armaniens" comme le maître aime à les appeler -l'élégance linéaire, les formes essentielles, pures et allongées – et les influences d’autres cultures. Les motifs ethniques se déclinent sur les broderies de vestes courtes ou longues, dans les bijoux à pompon, sur les franges de sac en bandoulière. "L'intrusion et l'inclusion de références ethniques dans la mode sont ce qui provoque l'émotion. Saint-Laurent avec le Maroc l'a fait dans les années 70 et c'est cela qui a marqué les esprits", a-t-il analysé.
Les silhouettes sont fluides, les pantalons bouffants et libres, les chaussures plates. La palette neutre qui caractérise le style d'Armani est ici rehaussée de couleurs vives, fushia, rouge, de reflets métallisés ou agrémentée de strass. Après le défilé, une partie des invités a pu assister dans le théâtre attenant à la projection du court-métrage "La Veste", résultat du Armani Laboratorio, un atelier cinématographique qui a permis en novembre à huit jeunes talents de différentes disciplines du cinéma de travailler pendant une semaine avec leurs mentors, des professionnels renommés du secteur.
Couleurs et longueurs
"Lorsqu'un projet naît mais que je n'en ai pas le contrôle, je dois m'en remettre au talent des autres et cela crée de l'appréhension. Je suis rassuré et très satisfait", a confié Giorgio Armani. Dans l'autre temps fort de cette journée, Salvatore Ferragamo a présenté la première collection de son nouveau directeur artistique, l'Anglais Paul Andrew, un néophyte en matière de prêt-à-porter puisqu'il avait jusqu'alors toujours dessiné des chaussures.
Il dirigeait d'ailleurs le département souliers chez Ferragamo depuis 2016, et ce passage d'un secteur à l'autre est rare dans les maisons de mode. Mais Gucci avait déjà fait le pari de propulser Alessandro Michele depuis les accessoires jusqu'à la tête de la création de la griffe. Paul Andrew a expliqué être parti des archives pour se fondre dans les codes de la marque, celui du cuir et des imprimés sur soie.
La couleur était au cœur de la collection qui présentait une trentaine de nuances : bleu papal, panna cotta, vert pelouse, terre de Sienne. Et des coupes épurées et classiques, des capes, des parkas, des manteaux rigoureusement longs. Des longueurs encore plus marquées dans la collection mixte présentée dans l'après-midi par la maison Missoni. Toute traîne par terre, des jupes aux pantalons larges, des manteaux aux gilets ou aux écharpes.
Sur fond de musique reggae et sur un podium trempé, comme s'il venait d'être balayé par une averse tropicale, les couleurs qui défilent sont vives, orange, jaune, vert. Ce sont les matières, comme la laine sous toutes ses formes ou le cuir, qui viennent rappeler qu'il s'agit d'une présentation automne-hiver.