>>Les chasseurs de… moustiques
Pham Thi Kim Hoa vit dans le hameau de Thanh Lac Dông, commune de Thanh Nhut, district de Go Công Tây, province de Tiên Giang. Elle a quatre enfants. Son fils aîné est étudiant de première année à l’École supérieure Cao Thang de Hô Chi Minh-Ville, et les trois autres sont aussi scolarisés.
Mme Hoa étudiait tout en vendant des bananes au marché de Vinh Binh. |
Photo : DT/CVN |
Autrefois, Mme Hoa était enseignante dans une école maternelle de la commune de Thanh Nhut. En 1999, en raison de circonstances familiales difficiles, elle a quitté l’enseignement pour chercher un autre travail mieux rémunéré. Elle a enchaîné de nombreux emplois manuels, le dernier en date étant vendeuse d’œufs de canard et de bananes au marché de Vinh Binh.
Étudier tout en vendant ses bananes
«En 2007, mon jeune frère, un malade mental, a été battu à mort. Au tribunal, je ne comprenais pas la loi et ne pouvais pas bien représenter le cas de ma famille. Après plusieurs nuits de réflexion, je suis allée au Centre d’éducation permanente pour m’inscrire à une classe d’apprentissage à distance sur la loi, organisée par l’Université de Cân Tho», confie Mme Hoa.
Chaque jour, elle emmenait avec elle des documents au marché pour étudier tout en vendant ses produits. Chaque année, elle devait aller en classe plusieurs mois. Pendant ce temps, elle demandait à ses proches de prendre soin de sa boutique.
Ses enfants n’ont pas osé juger leur mère, mais son mari s’est farouchement opposé, jugeant que Hoa n’était pas une fonctionnaire et qu’elle était trop vielle pour étudier. En outre, la famille faisait face à des problèmes financiers.
Mme Hoa (gauche) lors de la cérémonie de remise du diplôme, |
Photo : DT/CVN |
Poursuivre ses rêves avec détermination
Pour payer ses frais de scolarité, Mme Hoa ramassait des déchets qu’elle revendait. Avec son vieux vélo, elle faisait des dizaines de kilomètres pour se rendre à l’école où elle se retrouvait avec des camarades de classe de l’âge de ses enfants.
Elle a surmonté la médisance de certains villageois pour compléter son cursus de quatre ans. Enfin, le 10 mai dernier, Pham Thi Kim Hoa a reçu son diplôme, alors que certains de ses jeunes camarades n’ont pas eu cette chance.
Mme Hoa partage : «Si c’est possible, j’étudierai encore six mois pour devenir avocate afin de donner des conseils juridiques gratuits aux pauvres. Le plus important désormais, c’est que je peux comprendre les textes de loi pour que ma famille et moi vivions en conformité avec la Constitution et la loi».
«Mme Hoa est un exemple dans notre localité. Bien que simple vendeuse au marché, elle a osé poursuivre ses rêves avec détermination. L’Association d’encouragement aux études du district de Go Công Tây a demandé au Comité populaire du district de l’honorer», affirme Nguyên Van Bay, ex-président de l’association.
Thuy Hà/CVN