Une économie verte pour réconcilier croissance et environnement

Le rôle de l’économie verte est au cœur des préoccupations de la Journée mondiale de l’environnement (5 juin). L’économie verte promeut la diminution des risques liés à l’environnement et prévient des crises écologiques. Elle est désormais la nécessaire orientation de développement à emprunter pour tous les pays du monde.

La stratégie de croissance verte du Vietnam jusqu’en 2050 comprend trois principaux objectifs : réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer la production et employer de manière raisonnée les ressources naturelles. Devant être examinée pour adoption par le gouvernement en juin prochain, cette stratégie est attendue pour accélérer le changement de modèle de croissance du pays, visant un développement durable.

Riz organique du Vietnam, un produit de qualité mondialement reconnu.
Photo : Duy Khuong/VNA/CVN


C’est le ministère du Plan et de l’Investissement (MPI) qui l’a élaborée. Son objectif général est de quitter le modèle actuel vers un autre de faible émission de gaz à effet de serre ainsi que de production comme de consommation dites «verte». Cette stratégie participe également à la restructuration de l’économie nationale afin que la croissance de celle-ci soit plus étroitement liée au progrès, à l’égalité sociale et à la protection de l’environnement. Selon les gestionnaires, elle est en outre un moyen de faire face au changement climatique et d’améliorer l’environnement, mais aussi de créer de l’emploi.
Comme indiqué précédemment, la stratégie de croissance verte du Vietnam a trois objectifs majeurs. Le premier est de privilégier les secteurs économiques utilisant des ressources naturelles de haute valeur ajoutée et, inversement, de limiter ceux qui gaspillent les ressources naturelles et polluent l’environnement. Le deuxième est de développer des technologies modernes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de faire face au changement climatique.
Enfin, troisième et dernier objectif, élever le niveau de vie de la population en créant de l’emploi dans les industries vertes, de même que la qualité de vie en instituant un mode de vie plus respectueux de l’environnement. «La stratégie de développement socioéconomique pour la période 2011-2020 prévoit que d’ici 2020, les nouveaux établissements économiques devront employer des technologies propres, être dotés d’équipements prévenant la pollution, ainsi que trier tous leurs déchets. Le développement économique doit être conduit en protégeant l’environnement», a souligné le vice-ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Bùi Cach Tuyên.
Au Vietnam, cette croissance verte se fonde sur le modèle de croissance adopté et la restructuration économique menée en vue de profiter des avantages, d’améliorer l’efficacité et la compétitivité de l’économie. Et pour cela, le pays doit étudier et appliquer des technologies modernes comme se doter d’infrastructures modernes, afin d’utiliser avec efficience ses ressources naturelles, réduire ses émissions de gaz à effet de serre, faire face au changement climatique, éradiquer la pauvreté et créer la dynamique d’une croissance économique durable.

Les nouveaux établissements économiques devront employer des technologies propres, être dotés d’équipements prévenant la pollution, ainsi que trier tous leurs déchets


Exigences d’un développement durable

Le modèle de croissance actuellement suivi par le Vietnam est perfectible, de la qualité de la croissance à la compétitivité de l’économie. Selon les spécialistes du MPI, le modèle de croissance recourant principalement aux ressources naturelles - charbon, pétrole, minerais... - n’est plus la solution car l’exploitation de ces ressources naturelles est déjà à son apogée. De plus, cette dernière nuit à la biodiversité et à l’environnement, augmentant en outre les risques de calamités naturelles.
Selon les spécialistes, il faut substituer à ce modèle un autre satisfaisant pleinement au concept d’économie verte, entendu comme l’ensemble des activités économiques de toutes les entreprises produisant biens et services, organisé de sorte à éviter, à réduire ou à supprimer ses conséquences pour l’environnement. «L’économie verte est un bon choix pour le Vietnam car elle assurera une croissance régulière de l’économie nationale, tout en permettant de limiter le gaspillage des ressources naturelles. En outre, elle peut créer plus d’emploi que l’économie brune (économie fondée sur les énergies fossiles)», a affirmé Setsuko Yamazaki, directrice du Programme des Nations unies pour le développement au Vietnam.
«Le Vietnam a de grands potentiels en terme de développement des énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien ou l’hydroélectricité», a souligné le Docteur Nguyên Van Tài, directeur de l’Institut de stratégies et de politiques sur les ressources naturelles et l’environnement, du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement.
Les grandes lignes de la stratégie de la croissance verte seront menées, selon le MPI, en deux phases : de 2011-2030 et de 2030-2050. On peut y lire les objectifs majeurs comme la réduction de 10-20% des émissions de gaz à effet de serre dans la première et de 35-45% dans la seconde, l’augmentation de l’efficience de l’emploi des énergies, la réduction des pertes d’énergie dans la production, le transport et le commerce, l’augmentation de l’exploitation des sources d’énergies renouvelables ainsi que la recherche de nouvelles sources.
L’économie verte est une stratégie indispensable en ces temps. Elle contribuera à créer de l’emploi, à s’assurer d’un développement économique durable, à contrer pollution de l’environnement, dégradation de l’environnement et réchauffement climatique, ainsi qu’à pallier le tarissement des ressources naturelles. Raisons pour lesquelles le Vietnam doit étudier et créer au plus tôt des politiques, un environnement juridique et des mécanismes afin que son économie devienne plus verte. Cette stratégie de croissance verte permettra au Vietnam de mobiliser ses ressources de financement publiques comme privées ainsi que de renouveler ses technologies, ce qui par ailleurs s’inscrit pleinement dans le cadre des accords internationaux sur la lutte contre le changement climatique.

Thê Linh/CVN

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