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Des témoins de la bousculade de Séoul se consolent les uns les autres, le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Déplorant "une tragédie et un désastre qui ne devraient pas s'être produits", le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a promis que son gouvernement enquêterait "rigoureusement" pour déterminer les causes de la catastrophe, une des plus graves de l'histoire récente de la République de Corée.
"J'ai le coeur lourd et il m'est difficile de contenir mon chagrin", a ajouté dans une adresse télévisée à la nation le chef de l'État, qui s'est rendu dimanche matin le lieu du drame, vêtu de l'uniforme vert des secours d'urgence, et a décrété le deuil national.
Corps alignés sur le trottoir sous des couvertures ou autres linceuls de fortune, massages cardiaques pratiqués dans la rue par des passants à la demande des pompiers débordés, personnes déguisées ou en tenue de soirée courant dans la panique : la nuit a viré au cauchemar dans le quartier d'Itaewon, situé près d'une ancienne base militaire américaine et connu pour son atmosphère cosmopolite, ses bars et ses lieux de fête en tout genre dans un dédale d'étroites ruelles.
"Mon ami m'a dit : il y a quelque chose de terrible qui se passe dehors", a raconté Jeon Ga-eul, 30 ans, qui buvait un verre dans un bar au moment du drame. "Je lui ai répondu : mais qu'est-ce que tu racontes ? Je suis sorti pour voir, et j'ai vu des gens qui faisaient des massages cardio-respiratoires".
L'accident s'est produit samedi vers 22h00 (13h00 GMT) près de l'hôtel Hamilton, situé sur une avenue principale entourée de ruelles en pente raide. Le mouvement de foule a fait au moins 151 morts, dont 19 étrangers de diverses nationalités, 97 femmes et 54 hommes, ont indiqué les pompiers.
Les chiffres des blessés étaient divergents, le ministère de l'Intérieur en comptabilisant environ 150 et les pompiers 82.
Parmi les étrangers tués figurent des personnes originaires d'Iran, d'Ouzbékistan, de Chine et de Norvège, selon l'agence Yonhap.
Selon les autorités de Séoul, 355 personnes avaient par ailleurs été signalées comme manquantes tôt dimanche matin 30 octobre.
"Comme dans une tombe"
"Les gens étaient les uns sur les autres comme dans une tombe. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts", a déclaré un témoin non-identifié à Yonhap.
Dans une interview à la chaîne de télévision locale YTN, Lee Beom-suk, un médecin qui a administré des premiers soins aux victimes, a décrit des scènes de chaos et d'horreur.
"Lorsque j'ai tenté pour la première fois de pratiquer un massage cardiaque, il y avait deux victimes allongées sur le trottoir. Mais peu après le nombre a explosé", a-t-il raconté.
Des corps de victimes de la bousculade de Halloween arrivent à l'hôpital universitaire Soon Chun Hyang de Séoul, le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"De nombreux passants sont venus nous aider à pratiquer des massages cardiaques", a-t-il poursuivi. "C'est difficile à décrire avec des mots (...) Beaucoup de victimes avaient le visage pâle. Je ne pouvais pas prendre leur pouls ou contrôler leur respiration, et beaucoup d'entre elles avaient le nez en sang. Lorsque j'ai essayé de les réanimer, du sang est sorti de leur bouche".
Une vidéo partagée sur Twitter par une internaute déclarant s'être trouvée à Itaewon au moment du drame montre des centaines de personnes, pour la plupart très jeunes et en tenue de cowboy, de pirate ou autres accoutrements, dans une rue bordée de bars. La scène, calme au départ, tourne brusquement à la confusion. Les passants sont poussés et tombent les uns sur les autres, on entend des hurlements et une femme jurer en anglais et crier : "Oh mon Dieu! Oh mon Dieu!"
Yonhap a décrit des scènes de gens "chutant comme des dominos". "Une personne de petite taille comme moi ne pouvait même pas respirer", a déclaré une témoin à l'agence.
Première fête après le COVID
Environ 100.000 personnes, selon les estimations des médias locaux, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween, la première dans la capitale sud-coréenne depuis la pandémie de COVID-19, au cours de laquelle les grands rassemblements avaient été proscrits.
Le maire de Séoul, Oh Se-hoon, qui se trouvait en visite en Europe, a décidé de rentrer précipitamment, selon Yonhap.
De nombreux dirigeants internationaux ont fait part de leur consternation.
"Nous pleurons avec le peuple de la République de Corée et adressons nos meilleurs vœux de prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés", a déclaré dans un communiqué le président américain Joe Biden.
Son homologue français Emmanuel Macron a exprimé "une pensée émue pour les habitants de Séoul et pour l'ensemble du peuple coréen". "C’est un triste jour pour la République de Corée", a tweeté le chancelier allemand Olaf Scholz.
AFP/VNA/CVN