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Le start-upper Nguyên Van Thiên. |
Photo : CTV/CVN |
Durant ses années d’études à l’université Tôn Duc Thang à Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Van Thiên a fait différents petits boulots : serveur, transporteur, livreur, vendeur de produits cosmétiques, de légumes, de bois d’aigle ou encore d’antiquités. Des expériences commerciales qui l’ont bien aidé quand il a voulu monter son entreprise.
En 2014, un an après sa sortie de l’université, le diplômé a créé la Sarl d’encens bio Nhang Xanh (encens vert) à base de poudre de bois d’aigle. L’idée lui est venue après avoir vendu cette essence forestière à un commerçant taïwanais d’encens. Il démarre son entreprise avec un maigre capital de 300 millions de dôngs.
Se distinguer de la concurrence
Les premières années ont été difficiles : manque de fonds et de clientèle, instabilité de la main-d’œuvre, difficultés pour faire connaître ses produits, chercher des sources d’approvisionnement de matières premières, rupture de contrats, etc. «Heureusement, j’ai eu la chance d’être épaulé par un commerçant taïwanais que je connais depuis longtemps. Il m’a beaucoup aidé dans le transfert de technologies, ainsi que dans la recherche de marchés étrangers», confie Thiên.
Parallèlement au marché vietnamien, Thiên vise dès le début des marchés étrangers, notamment le Moyen-Orient, l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. «J’ai décidé de me concentrer dans l’encens bio, c’est-à-dire des produits qui dégagent une odeur douce et agréable, sans produire trop de fumée comme la plupart des produits sur le marché qui sont, en outre, imprégnés de matières chimiques et recourent trop aux arômes artificiels», révèle le jeune patron.
En outre, Thiên a mis le paquet dans l’emballage et l’étiquetage. «Nos produits se distinguent par le vert de l’emballage. Le consommateur y trouve aussi toutes les informations nécessaires sur le produit : origine, ingrédients et même le mode d’utilisation. C’est un avantage par rapport à d’autres produits concurrentiels».
L’entreprise de Nguyên Van Thiên propose une large gamme d’encens bio. |
Photo : CTV/CVN |
Thiên propose une gamme très variée de produits : encens sous forme de bâtonnets, de spirales ou de cônes utilisés dans différents lieux comme autel des ancêtres, pagodes, espaces zen, etc.
Concernant la matière première, Thiên utilise de la poudre de bois d’aigle ou bois d’aloès (nom scientifique Aquilaria crassna). Des plantations industrielles existent dans différentes régions du Vietnam comme Quang Nam (Centre), Binh Phuoc, Dông Nai et Phu Quôc (Sud). Il exploite des fragments de bois kératinisé, issus d’une exsudation de résine dans le tronc. Pour créer ces fragments de bois qui sont très parfumés quand on les brûle, il faut une intervention humaine pour qu’une sorte de micro-organisme se développe dans le tronc.
Les échecs font partie du jeu
Deux ans seulement après sa fondation, à la grande surprise du jeune patron lui-même, l’entreprise a littéralement pris son envol. L’encens Nhang Xanh est désormais exporté dans plus de 40 pays. L’an passé, Thiên a signé un contrat de 3 milliards de dôngs avec un partenaire du Moyen-Orient. «L’an passé, notre chiffre d’affaires était de près de 30 milliards de dôngs. Cette année, il devrait quintupler, voire sextupler !», se réjouit-il.
Pour monter son entreprise, Thiên estime que l’on peut commencer avec une petite somme d’argent. Mais le plus important, c’est d’avoir des connaissances dans le commerce, de la passion, de la détermination et une confiance en soi-même et en son projet.
«On doit avoir des expériences dans le commerce, le marketing, la gestion des finances et du label, l’utilisation du personnel et de l’administration, etc. Ne pensez pas que la réussite arrivera tout de suite. Les échecs font aussi partie du jeu. Il faut les accepter et ne pas se décourager», conclut le jeune patron.
Linh Thao/CVN