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Le réalisateur Olivier Lorelle et l’actrice franco-vietnamienne Audrey Giacomini lors d’une séance de présentation du film Ciel Rouge à l’Espace, le 28 juin à Hanoï. |
Olivier Lorelle est scénariste, réalisateur de cinéma, dialoguiste et adaptateur. Scénariste confirmé, son travail, particulièrement sur des sujets de guerre et de politique, a fait de lui un talent reconnu, idéal pour mener à bien un projet ambitieux tel que Ciel Rouge.
Ce film, tourné dans les grandioses montagnes du Nord, sortira en octobre prochain au Vietnam. Il raconte l’histoire d’amour et la fuite d’un jeune soldat français avec une jeune Vietnamienne du Viêt Minh (Ligue pour l’indépendance du Vietnam) au tout début de la guerre d’Indochine. Ils vont traverser la jungle et s’installer au beau milieu de la nature, superbe, loin du monde, loin de la guerre. Livrés à eux-mêmes, ils découvriront qui ils sont. Ce film est l’histoire de leur amour.
«L’idée m’est venue il y a dix ans. Mais je suis scénariste et pendant ces dix ans, j’ai seulement écrit pour d’autres films. Le point de départ de mon film est la fascination d’un homme envers son ennemi, une femme très courageuse. J’ai besoin d’une bataille, entre deux personnes de deux cultures totalement différentes. J’ai besoin d’une guerre, pas sur le champ de bataille, mais dans un endroit où le soldat se perd. La jungle m’a attiré, a partagé le réalisateur français. Ce que je veux transmettre au public n’est pas l’image de la guerre, mais un message sur le sens de l’amour : qu’est-ce que l’amour, qu’est-ce qu’il peut nous apporter dans la vie».
La nature est le 3e personnage
Avant de tourner le film en 2015, Olivier Lorelle a effectué deux voyages de repérage au Vietnam, en 2013 et 2014. De nombreux films français ont été tournés au Cambodge ou dans d’autres pays asiatiques, mais peu au Vietnam. Il a choisi de tourner autour du lac Ba Bê et de communes reculées du plateau calcaire de Dông Van, deux magnifiques régions peu connues en France.
Une scène de Ciel Rouge. |
Le lac Ba Bê, province de Bac Kan (Nord) est classé parmi les 20 plus grands lacs d’eau douce du monde. Pour sa part, le plateau calcaire de Dông Van, province de Hà Giang (Nord), est devenu en 2010 membre du Réseau global des parcs géologiques (Global Geoparks Network - GGN) de l’UNESCO. Il s’agit du premier parc géologique du Vietnam et du deuxième en Asie du Sud-Est.
«La beauté de la nature est mise en avant. La guerre n’est qu’en toile de fond pour exalter l’histoire d’amour entre les deux personnages, a informé le réalisateur. J’espère que les Français qui verront le film voudront aller découvrir ces régions».
Il s’agit du 4e film français dont le tournage a été entièrement réalisé au Vietnam, après L’amant de Jean-Jacques Annaud, Diên Biên Phu de Pierre Schoendoerffer et Indochine de Régis Wargnier. Tous ont connu un grand succès dans les salles comme dans les festivals cinématographiques, contribuant à promouvoir les beaux paysages vietnamiens. «Dans mon film, la jungle est le 3e personnage. Et c’est l’occasion de dévoiler au monde la beauté des paysages du Nord du Vietnam», a indiqué Olivier Lorelle.
Un tropisme pour les films de guerre
Olivier Lorelle, qui fut professeur de philosophie, considère qu’il est important, pour les générations futures, de faire des films historiques. Il a écrit des scénarios pour le théâtre, le cinéma. «Peu à peu, l’écriture pour le grand écran a commencé à m’intéresser. La philosophie m’a beaucoup aidé dans ce travail.
Elle m’a aidé à réfléchir à ce que je veux vraiment dire dans mon film, quelle idée ou émotion je souhaite faire passer».
Olivier Lorelle est l’auteur du scénario d’Indigènes, un autre film de guerre, de Rachid Bouchareb, qui a reçu en 2007 le César du meilleur scénario original et le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2006, et fut nominé aux Oscars en 2007. Hors-la-loi, également écrit pour Rachid Bouchareb, a été nominé aux Oscars en 2010.
«Et pourquoi suis-je devenu cinéaste? Parce que je veux pouvoir raconter mon histoire de manière plus personnelle. Et parce que les gens oublient souvent les scénaristes !», a-t-il conclu.
Texte et photos : Thuy Hà/CVN