Le mérite revient au Docteur Nguyên Truong Thinh, chef de la section Électromécanique de la Faculté de mécanique et fabrication de machines de l’École normale supérieure de technologies à Hô Chi Minh-Ville.
Le Docteur Nguyên Truong Thinh (gauche) et deux de ses étudiants. |
Le laboratoire Open Lab est ouvert tous les jours, du petit matin jusqu’à minuit. Dans un coin du labo, le Docteur Thinh et son groupe d’étudiants s’affairent à terminer les rapports scientifiques qu’ils iront présenter à la prochaine Conférence de mécanique et d’automatisation, en Thaïlande. «Nous avons cette fois-ci six rapports à y exposer. Cette année, nous en totalisons une vingtaine qui ont été présentés à des conférences scientifiques nationales et internationales», s’enorgueillit ce docteur fondateur du Open Lab. Et d’ajouter que son laboratoire exhorte en particulier ses étudiants à faire de la recherche pour créer des robots servant la vie quotidienne.
L’idée de créer un laboratoire privé a germé dans l’esprit du Docteur Thinh au début de 2011. «Je me suis senti affligé en voyant les étudiants manquer d’un espace nécessaire à leur créativité. Que peuvent-ils donc faire lorsque le laboratoire de l’école n’ouvre ses portes que pendant les heures de pratique incluses dans le programme d’études ?» a-t-il confié. Une question assommante qui l’a finalement conduit à la décision d’établir son propre laboratoire.
Un «terrain de jeu» instructif
Open Lab a ainsi vu le jour, avec comme but initial de donner aux étudiants un espace de recherche au service de leur créativité. "Mon cœur est rempli de joie. Car, Open Lab attire de plus en plus des étudiants studieux, et fonctionne sans relâche, jour et nuit", ajoute Thinh.
Trois étudiants de Nguyên Truong Thinh à côté de leur robot-ouvrier |
Son ambition est grande : il faut faire en sorte que de ce «terrain de jeu» des étudiants puissent sortir des inventions utiles. Or, les difficultés sont nombreuses, dont notamment le budget très restreint destiné au fonctionnement du labo, l’absence d’équipements modernes, et le manque d’expérience des étudiants dans le choix d’un sujet de recherche réaliste.
Conscient de tout cela, le Docteur Thinh voit sa tâche tripler. «C’est important d’orienter les étudiants vers des travaux scientifiques réalistes dont les aboutissements seront susceptibles de répondre aux besoins de la société. Sans oublier la réalisation des recherches académiques dont les rapports seront publiés dans des revues spécialisées», affirme-t-il. À côté de cette tâche, Thinh se donne la peine d’aller lui-même frapper aux portes des entreprises pour présenter et transférer les fruits du travail de l’Open Lab. Déjà, il a réussi à passer des contrats de vente avec diverses unités dans la ville et dans les localités environnantes, ce qui lui a permis de rééquiper et de financer les activités du laboratoire.
Une dizaine de robots créés en un an
Un an après son ouverture, l’Open Lab possède à son actif plus de 50 travaux de recherche estudiantins, dont plusieurs ont obtenu le «Prix de création technologique». On note parmi les produits dernier cri : un robot-fleur, un robot-poisson, un robot pour dégorger les égouts, un robot de circulation routière, un système de conduction des bus par GPS… Concrètement, une dizaine de robots, dont le coût d’études s’élève à des centaines de millions de dôngs, ont vu leur technologie transférée à plusieurs fabricants dans le pays.
«Ces succès constituent notre source de joie et notre force motrice», déclare le Docteur Thinh avec un brin d’orgueil. Il avoue pourtant son souci permanent : les crédits pour le fonctionnement de l’Open Lab. Parfois, il a dû payer de sa poche des équipements destinés aux travaux de recherches des étudiants. «J’ai eu en échange le bonheur d’avoir aidé à valoriser la créativité de futurs ingénieurs», ajoute-t-il, le sourire aux lèvres.
Outre les étudiants, l’Open Lab accueille aussi des enseignants en cours de thèse ou d’agrégation. Régulièrement, les membres de ce laboratoire se réunissent pour échanger leurs expériences. Il est indéniable que les activités instructives du Open Lab ont permis aux étudiants sortant de l’école de posséder un savoir-faire fondamental, et d’être recrutés en priorité par diverses entreprises. «Les connaissances obtenues m’ont aidé grandement dans ma carrière. Maintenant encore, je me rends souvent à l’Open Lab pour consulter l’avis du Docteur Thinh et aider les nouveaux étudiants», confie Nguyên Thanh Long, un ingénieur frais émoulu qui travaille à la Sarl Thiên Viêt.
Pour le Docteur Thinh, dans l’avenir, l’Open Lab fonctionnera à la manière d’une entreprise indépendante. Il souhaite s’associer davantage à d’autres entreprises et compagnies pour pouvoir développer au mieux les travaux de recherche des étudiants.
Nghia Dàn/CVN