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Le chef de la mission israélienne à Dubaï, Ilan Sztulman Starosta, lors d'un entretien avec l'AFP le 23 août dans son bureau. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les échanges commerciaux avec ce riche pays pétrolier du Golfe devraient "facilement" dépasser, si la crise sanitaire le permet, la barre du milliard d'USD d'ici un an, a déclaré Ilan Sztulman Starosta dans un entretien accordé à l'AFP le 23 août.
Depuis la signature le 15 septembre 2020 de l'accord établissant officiellement des relations diplomatiques entre Israël et les Émirats, la conclusion d'un important accord pétrolier est notamment en jeu.
Celui-ci prévoit l'acheminement par voie maritime de pétrole du Golfe jusqu'au port d'Eilat, sur la mer Rouge, dans le sud d'Israël. De là, l'or noir serait transporté par oléoduc à travers Israël jusqu'au port méditerranéen d'Ashkelon, d'où il serait expédié vers l'Europe.
Mais le projet a été gelé le mois dernier pour des "considérations environnementales" car il menacerait les coraux du nord de la mer Rouge, au large de la ville balnéaire d'Eilat, explique M. Starosta depuis le consulat israélien à Dubaï, inauguré en juin.
"Le ministère de l'Environnement a gelé le projet" par crainte que "cet oléoduc, très vieux, n'ait pas été suffisamment bien entretenu (...) et qu'il pourrait y avoir des fuites."
"Des professionnels doivent inspecter l'oléoduc et faire le nécessaire pour qu'il ne présente aucun risque", détaille le responsable.
"À terme, j'espère (que le projet) verra le jour car il s'agit d'un très bon accord à la fois pour les Émirats et l'État d'Israël", assure-t-il.
"Potentiel énorme"
Le 15 septembre 2020 à la Maison Blanche, les Émirats et Bahreïn ont signé un accord avec Israël, faisant de ces monarchies du Golfe les premiers pays arabes à reconnaître l'État hébreu, après l'Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
Et fin juin, le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a inauguré à Abou Dhabi la première ambassade d'Israël dans le Golfe. Quinze jours plus tard, les Emirats ont ouvert leur ambassade à Tel-Aviv.
M. Starosta se dit confiant concernant l'évolution des relations avec Abou Dhabi. Et si l'accord sur le pétrole ne devait pas aboutir, cela n'affecterait pas les relations entre les deux pays, assure-t-il.
La normalisation des relations bilatérales a déjà permis de nombreux accords dans les domaines du tourisme, de l'aviation et de la finance.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont ainsi atteint les 500 millions de dollars (environ 422,6 millions d'euros) en août, chiffre qui exclut les investissements, rapporte le responsable israélien.
"Je suis prudent, (mais) je pense que nous doublerons peut-être le volume des échanges en l'espace d'un an, si le COVID disparaît".
"Le potentiel est absolument énorme pour les deux parties", insiste M. Starosta.
Environ 200.000 Israéliens se sont rendus aux Émirats depuis l'accord et 40 sociétés israéliennes se sont installées dans les zones franches de la fédération, rapporte-t-il.
Par ailleurs, loin des accords commerciaux, des relations commencent à se tisser entre Israéliens et Émiratis, souligne M. Starosta.
Deux étudiants émiratis se sont inscrits dans une université israélienne. Et la naissance le mois dernier de la fille de M. Starosta à Dubaï, la première d'un Israélien dans cette ville depuis la normalisation, est un symbole selon ce dernier.
"Elle est née ici à Dubaï, dans un hôpital de Dubaï, où elle a été soignée par un docteur musulman", dit-il. "C'est ça la vraie paix (...) et non pas juste une signature d'accords."
AFP/VNA/CVN