>>Étudier en France, un choix de premier ordre pour les étudiants vietnamiens
Lors des examens de décembre en première année de la faculté de médecine de Nantes, en 2016. |
Plusieurs syndicats et organisations universitaires comptent se mobiliser contre cette décision annoncée le 19 novembre par le Premier ministre Édouard Philippe et qui a suscité une vive réaction auprès d'universitaires et de politiques l'ayant qualifiée de "discriminatoire" et de "xénophobe".
Quatorze associations d'étudiants étrangers et l'Union nationale des étudiants de France (Unef) ont exigé, dans une tribune, "l’abandon de cette mesure" et appelé à des rassemblements le 1er décembre, place du Panthéon à Paris et dans d'autres villes.
Une pétition a été lancée sur http://change.org (une plateforme pour le changement) qui a dépassé lundi les 160.000 signatures.
"Avec des frais d’inscription aussi élevés, qui s’ajouteraient à l’ensemble des coûts déjà très élevés que nous devons payer (coût du dépôt de dossier à campus France, 75 à 200 euros en fonction des pays pour le test de français, 79 à 269 euros pour le timbre fiscal nécessaire au titre de séjour, 90 euros pour la CVEC, logement, transport prix des manuels), je n’aurais jamais pu venir étudier en France !", ont écrit les initiateurs de cette pétition.
Le Premier ministre a annoncé que, pour l'année 2019, les étudiants étrangers, ne résidant pas dans l'espace économique européen (EEE), devront désormais s'acquitter, pour les frais d'inscription à l'université française, de 2.770 euros pour la licence au lieu de 170 euros et 3.770 euros pour le master au lieu de 243 euros.
Pour les associations estudiantines et l'Unef, cette "très forte" augmentation des frais d’inscription des étudiants issus de pays ne faisant pas partie de l’Union européenne "consacre la volonté du gouvernement français de trier les jeunes qui auront accès à l’Enseignement supérieur en France", soulignant que le gouvernement français, par cette mesure, "ne cherche en réalité qu’un seul type d’étudiants : ceux ou celles issues de famille aisées ayant les moyens de payer".
Les associations et le syndicat demandent, afin de faciliter l’arrivée en France des étudiants étrangers, la gratuité de la procédure d’obtention du titre de séjour étudiant en supprimant le coût du timbre fiscal et la mise en œuvre du titre pluriannuel de séjour dans l’ensemble des préfectures. Ils réclament également la suppression des exigences de justificatifs d’hébergement et financiers nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour pour les étudiants étrangers.
Parmi les signataires de cette tribune figurent, entre autres, l'Union des étudiants algériens de France (UEAF), ECAF (Etudiants et cadres algériens de France), la FESSEF (Fédération des étudiants et stagiaires sénégalais de France), l’UEVF (Union des étudiants vietnamiens en France), l’ADEM (Association des diplômés et étudiants maliens) et l’ADEEF (Association des étudiants égyptiens de France).
Les étudiants algériens, rappelle-t-on, sont parmi les plus nombreux à étudier en France avec un nombre de 30.521 contre 26.116 en 2017, selon les dernières données de Campus France.
Dans le top 25 de 2017, l'Algérie occupait le 3erang après le Maroc et la Chine avec +10 % en évolution des effectifs de 2011 à 2016. Dans le nouveau classement, elle passe au 2erang derrière le Maroc (39.855) et devance la Chine (30.071) pour un total de 343.400 étudiants étrangers ayant choisi la France pour suivre des étude pour l'annéeuniversitaire 2017-2018.
APS/VNA/CVN