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Donald Trump le 20 janvier sur la base d'Andrews près de Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je trouve ce procès stupide. Je pense que cela va être contre-productif", a tonné le sénateur républicain Marco Rubio dimanche 24 janvier sur Fox.
"Le pays est déjà en flammes et cela revient à verser de l'essence sur ce feu."
Sur fond d'appels au rassemblement lancés par le nouveau président démocrate Joe Biden, plusieurs ténors républicains mettaient ainsi en garde contre les "divisions" que risquerait de creuser encore un tel procès historique.
Si les langues se sont déliées et que même des fidèles, comme Marco Rubio, reconnaissent ouvertement que le milliardaire "porte une part de responsabilité" dans l'assaut meurtrier du Capitole le 6 janvier, plusieurs estiment, comme M. Rubio dimanche 24 janvier, que "remuer tout cela" risquerait de nuire encore plus au pays.
Des sénateurs républicains déclarent même anticonstitutionnel de juger en destitution un ex-président, et cherchent une voie pour empêcher la tenue même du procès, sur cette base.
Plongé dans un silence inédit depuis son bannissement de Twitter, installé dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, Donald Trump continue d'exercer une profonde influence sur son parti.
Et les figures républicaines, plus rares, qui ont vivement dénoncé son rôle dans les violences tombent sous le feu des critiques de la base républicaine.
Mais pas question pour elles d'en démordre, à l'image du sénateur Mitt Romney qui a défendu la tenue d'un procès en destitution dimanche 24 janvier.
"Si nous voulons que ce pays se rassemble, il est important de reconnaître que la responsabilité, la vérité et la justice sont nécessaires", a déclaré le conservateur sur Fox, en laissant entendre qu'il pourrait juger coupable le magnat de l'immobilier, accusé d'avoir incité ses partisans "à l'insurrection" lors des violences du 6 janvier, qui ont fait cinq morts.
Cet ex-candidat à la présidentielle fut le seul sénateur républicain à condamner Donald Trump lors de son premier procès en destitution, en février 2020 dans l'affaire ukrainienne. Le président avait alors été acquitté par un Sénat à majorité républicaine.
Depuis mercredi 20 janvier, les démocrates ont pris le contrôle de la chambre haute mais leur majorité est extrêmement fragile : ils occupent 50 sièges, contre 50 sièges pour les républicains.
En cas d'égalité parfaite dans un vote, la nouvelle vice-présidente Kamala Harris a le pouvoir d'ajouter sa voix pour faire pencher la balance du côté démocrate.
Procès le 9 février
Mais il auront besoin des deux tiers du Sénat pour condamner Donald Trump, soit 17 voix républicaines si l'ensemble des démocrates votent pour. Un nombre qui semble aujourd'hui difficile à atteindre, même si leur puissant chef, Mitch McConnell, a indiqué qu'il n'excluait pas de voter pour sa condamnation.
Le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, le 19 janvier à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec sa mise en accusation pour "incitation à l'insurrection" votée à la Chambre des représentants le 13 janvier, le républicain est devenu le premier président des États-Unis à tomber deux fois sous le coup d'un "impeachment".
Lundi 25 janvier, l'acte d'accusation de la Chambre sera transmis au Sénat à 19h00 (00h00 mardi 26 janvier), marquant l'ouverture formelle du procès. Mais il ne démarrera en plein que deux semaines plus tard, le 9 février.
"Je m'attends à ce que cela aille plus vite" que le premier, qui avait duré 21 jours, a indiqué dimanche 24 janvier l'élue démocrate Madeleine Dean, l'une des "procureurs" de la Chambre.
S'il s'est bien gardé de peser dans les débats sur le bien-fondé de cette procédure, ce délai soulage certainement Joe Biden, qui pourra voir plus de membres de son cabinet confirmés par le Sénat d'ici là. Et espère faire adopter rapidement des mesures phares au Congrès, avant que la chambre haute ne soit monopolisée par le procès.
Mais sa pièce maîtresse, un plan titanesque de relance de l'économie et de lutte contre la pandémie, de 1.900 milliards d'USD, pourrait avoir du mal à rassembler assez de voix au Sénat à en croire les premières oppositions de républicains.
Le "montant total est assez choquant", a ainsi déclaré Mitt Romney dimanche 24 janvier, tout en se montrant ouvert à négocier sur certains points du plan, comme l'aide aux chômeurs ou aux États et collectivités locales.
AFP/VNA/CVN