Appelés à "dépasser leur crainte" du virus, les Portugais se rendent aux urnes

Malgré l'explosion des cas de COVID-19 et un nouveau confinement général, les Portugais votaient dimanche 24 janvier pour une élection présidentielle qui doit entériner la reconduction du candidat sortant, le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa.

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Une employée en tenue de protection désinfecte un tableau pendant qu'une électrice attend pour voter à la présidentielle, le 24 janvier à Lisbonne, au Portugal.

"À ceux qui peuvent et qui veulent voter, dépassez vos craintes", a déclaré l'actuel chef de l'État après avoir lui-même voté dans son fief de Celorico de Basto, dans la région du Minho (Nord).

"Le vote se déroule bien dans tout le pays, avec distanciation, respect des règles sanitaires et patience de la part des Portugais. (...) Les gens peuvent voter sans aucun problème", a-t-il insisté.

Avec un taux de participation de 17% à midi, en hausse par rapport à la dernière présidentielle d'il y a cinq ans (15,8% à la même heure), les électeurs semblaient répondre à son appel, alors que candidats et observateurs s'attendaient à une abstention record.

À Lisbonne ou dans sa banlieue sud, les électeurs devaient faire la queue à l'entrée des bureaux de vote, en se tenant à distance avant de pouvoir y entrer un par un, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Moi, rien ne m'aurait empêché de voter, mais je pense que les personnes âgées, par exemple, seront démotivées à la fois par le virus et par les files d'attente", a témoigné José Barra, un architecte de 54 ans, après avoir voté dans une bibliothèque du centre de la capitale.

10.000 morts

Dans un bureau installé dans une école d'un autre quartier, du personnel équipé d'une combinaison de protection intégrale désinfectait les lieux en permanence.

Des personnes attendent pour voter à la présidentielle, le 24 janvier à Lisbonne.

Pour tenter d'enrayer l'explosion de l'épidémie, le Portugal et ses 10 millions d'habitants sont soumis depuis une dizaine de jours à un deuxième confinement général.

Après les commerces et les restaurants, le gouvernement a dû se résoudre à fermer les écoles vendredi 22 janvier, pendant quinze jours. De nouveaux records quotidiens de contaminations et de décès ont encore été battus samedi 23 janvier, portant le bilan total depuis le début de la pandémie au-delà du seuil des 10.000 morts.

Avec plus 80.000 contagions et près de 1.400 morts au cours de la semaine écoulée, le Portugal occupe sur cette période le premier rang mondial en nombre de nouveaux cas et de décès par rapport à sa population, dépassé seulement par l'enclave britannique de Gibraltar, selon les données collectées par l'AFP auprès des autorités nationales.

En fin de campagne, l'actuel chef de l'État avait demandé aux électeurs de voter pour lui afin d'éviter un second tour, prévu le 14 février, et ainsi "épargner aux Portugais le prolongement de l'élection pendant trois semaines cruciales" pour freiner l'épidémie.

Progression du populisme

"Il suffit d'une abstention de 70% pour rendre un second tour quasiment inévitable", s'était inquiété Marcelo Rebelo de Sousa, un ancien professeur de droit de 72 ans, devenu célèbre en tant que commentateur politique à la télévision.

Les projections des médias locaux sont attendues à 20h00 GMT et les résultats officiels seront annoncés dans la foulée, mais tous les sondages réalisés avant l'élection ont prédit sa victoire dès le premier tour.

Ainsi, l'enjeu du scrutin passe aussi par le score que fera le candidat d'extrême droite André Ventura, qui espère confirmer la progression du populisme de droite dans un pays qui, jusqu'ici, faisait figure d'exception.

Avec un score de 1,3% et les 70.000 voix obtenues aux législatives de 2019, ce juriste de 38 ans est alors devenu le député unique du parti antisystème "Chega" ("ça suffit") qu'il a fondé.

Son but affiché est d'arriver en deuxième position, devant l'ex-eurodéputée socialiste Ana Gomes, une diplomate de carrière âgée de 66 ans, devenue une éminente militante anticorruption.

Sans le soutien du Premier ministre socialiste Antonio Costa, qui a jusqu'ici cohabité sans difficulté avec M. Rebelo de Sousa, elle a fait campagne en promettant de faire barrage à l'extrême droite.

AFP/VNA/CVN

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