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"Sortis de l'avion ce soir en tant que réfugiés, ils ressortiront de l'aérogare en tant que résidents permanents au Canada avec un numéro de sécurité sociale, une carte de santé et une opportunité de devenir pleinement Canadiens", a déclaré Justin Trudeau.
"On se souviendra tous de ce jour", a-t-il ajouté avant d'aller saluer les familles, souvent des mères avec leurs enfants, débarqués à l'abri des caméras et du public.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l'aéroport d'Antalya le 14 novembre. |
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l'aéroport d'Antalya le 14 novembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'avion, utilisé habituellement pour le transport de troupes, s'est posé à l'aéroport de Toronto jeudi 10 décembre vers 23h30 (vendredi 11 décembre 04h30 GMT) en provenance de Beyrouth après une escale technique en Allemagne.
Pour le Canada, "c'est une source de force" d'accueillir ces réfugiés et "de leur offrir, à cœur ouvert, un avenir pour eux et leurs enfants", a ajouté M. Trudeau accompagné de plusieurs membres de son gouvernement dont les ministres de l'Immigration, John McCallum, et de la Défense, Harjit Sajjan.
"C'est une nuit merveilleuse" pour ces personnes "qui ont fui une situation très difficile" dans leur pays, a indiqué M. Trudeau.
Sous la houlette du nouveau gouvernement libéral, le Canada est le premier pays d'Amérique du Nord à ouvrir ses frontières aux réfugiés syriens, après avoir promis d'en accueillir 25.000 avant la fin décembre.
À la suite des attentats de Paris du 13 novembre et en raison des difficultés logistiques, ce sont finalement 10.000 Syriens qui devraient trouver asile au Canada avant fin décembre en provenance des camps de réfugiés en Jordanie et au Liban.
Samedi 12 décembre, au terme d'une nouvelle rotation, un vol devrait se poser à Montréal avec environ 160 réfugiés syriens, et le rythme devrait s'accélérer les prochains jours, parfois au rythme de deux avions pas jour, pour respecter les engagements.
Manteaux et vêtements chauds
Les 15.000 autres réfugiés sont attendus en janvier et février 2016, et autant ensuite sur le reste de l'année, selon le gouvernement qui s'est félicité de la mobilisation de tous les Canadiens pour leur générosité qui contraste avec la frilosité du voisin américain.
Aux États-Unis, si le président Barack Obama s'est engagé sur l'accueil de 10.000 réfugiés sur plus d'un an, la moitié des 50 États américains ont déjà fait savoir qu'ils n'en accepteraient aucun.
Jeudi soir 10 décembre à Toronto, des dizaines de volontaires, dont une trentaine d'interprètes, et des membres des services de l'immigration, ont procédé aux formalités administratives et ont distribué des manteaux, parfois des bottes pour la neige et quelques cadeaux de bienvenue.
Des Canadiens étaient venus dans la journée, souvent accompagnés d'enfants, déposer des vêtements chauds en espérant voir les réfugiés. Mais, ces derniers ont débarqué dans un terminal isolé et fermé au public.
Les 163 réfugiés devaient ensuite passer la nuit dans des hôtels de la plus grosse agglomération canadienne avant de rencontrer vendredi 11 décembre leur parrain ou des membres de leur famille qui se sont engagés à les encadrer et à leur prêter assistance dans les prochains mois.
Les aéroports de Toronto et Montréal sont les deux points d'entrée pour les milliers de réfugiés syriens qui, dans les prochaines semaines, vont progressivement être dispersés dans 36 villes à travers le Canada avec les contingents les plus importants dans la région de Toronto, dans l'agglomération de Montréal, à Vancouver, Calgary et Edmonton..
Depuis janvier 2014, ce sont déjà 3.500 réfugiés syriens qui ont été accueillis au Canada, parrainés par des particuliers ou des organismes privés, a indiqué le ministère de l'Immigration.