Un nouveau jour-J en Catalogne autour de Puigdemont

La Catalogne et l'Espagne vont vivre mardi 30 janvier une nouvelle journée de tension politique alors que les indépendantistes catalans maintiennent leur projet d'investir à la présidence Carles Puigdemont à l'issue d'un débat interdit par la justice qui doit commencer dans l'après-midi.

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L'indépendantiste catalan Carles Puigdemont, le 24 janvier à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président destitué par Madrid est le seul candidat à la direction de cette région de 7,5 millions d'habitants. Le parlement catalan doit débattre de sa candidature à partir de 15h00 (14h00 GMT), sous haute sécurité.

Pendant ce temps, ses partisans manifesteront aux abords de la chambre, invités à arborer des masques à l'effigie de leur chef de file, de sorte que des centaines, voire des milliers de "Puigdemont", défileront dans la ville.

On ignore si le véritable Puigdemont sera parmi eux ou s'il fera une apparition surprise devant les élus, au risque d'être arrêté pour "rébellion" après trois mois d'exil volontaire en Belgique.

Cette session intervient après un arrêt samedi 27 janvier de la Cour constitutionnelle, saisie par le gouvernement central, qui a en principe interdit sa tenue.

Les juges de la Cour constitutionnelle, agissant en urgence, ont imposé des mesures encadrant la session : ils ont annoncé qu'en cas d'investiture à distance, le vote ne serait pas valable.

Composition du parlement de Catalogne qui siège pour la première fois ce mercredi 17 janvier.

Ils ont en deuxième lieu considéré que M. Puigdemont devait auparavant demander en personne au juge de la Cour suprême en charge de l'enquête le visant l'autorisation de comparaître devant la chambre.

Le tout alors qu'en principe le parlement doit respecter un délai légal s'achevant mercredi pour une session d'investiture. Le président séparatiste du Parlement Roger Torrent a pour l'instant maintenu la session. Et Carles Puigdemont a contesté devant la Cour constitutionnelle l'arrêt en cause. La Cour examinera ce recours à partir de 13h00 (12h00 GMT).

La séance intervient trois mois après la déclaration d'indépendance unilatérale votée au parlement le 27 octobre, point d'orgue d'une crise politique sans précédent en Espagne, qui s'est ouverte avec l'organisation d'un référendum d'autodétermination interdit, le 1er octobre, marqué par des violences policières.

Après la tentative de sécession, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a suspendu l'autonomie de la région, dissous le parlement et convoqué de nouvelles élections, avec l'espoir d'un apaisement de la situation en Catalogne, divisée à parts presque égales sur l'indépendance.

Mais lors de ces élections les indépendantistes n'ont pas perdu de terrain: ils représentent 47,5% de l'électorat, ce qui leur permet de disposer de la majorité absolue au parlement, grâce à une pondération des voix qui profite aux provinces rurales, les plus séparatistes.

AFP/VNA/CVN

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