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Le médecin Trân Minh Vu examine un bébé dans le village de Pa Ling. |
Photo : CTV/CVN |
Le docteur Trân Minh Vu, avec 30 ans d’expérience médicale, a parcouru le pays avant de travailler à la clinique militaire de Pa Ling, située à la lisière de la forêt et où il est le seul en service. Les gens plaisantent souvent en disant qu’il est la personne la plus riche du poste-frontière parce qu’il possède un “hôpital privé” dans le village de Pa Ling. Pour la minorité ethnique Pa Cô, cette clinique est assimilée à une “polyclinique”. Les patients y sont examinés et soignés par le docteur Vu, et seuls les cas graves doivent être transférés vers des établissements de niveau supérieur.
Jusqu’à présent, le village de Pa Ling, dans la commune d’A Vao, district de Dakrông, peuplé essentiellement des Pa Cô, reste l’un des endroits les plus reculés de la province de Quang Tri. Cela ne se mesure pas seulement en termes de distance, mais aussi en raison de la difficulté pour y accéder. Pendant la saison sèche, la piste est poussiéreuse et parsemée d’innombrables “nids-de-poule”, tandis que pendant la saison des pluies, elle devient boueuse et glissante.
Moderniser les esprits
Le commandemant Nguyên Van Chinh, chef-adjoint du poste-frontière d’A Vao, raconte qu’après les inondations historiques d’octobre 2020, pendant plusieurs mois, les soldats ont dû transporter des fournitures à travers les zones de glissements de terrain. Des conditions difficiles qui touchent aussi les résidents locaux qui doivent se déplacer dans la région.
En mai 2023, la route bétonnée reliant le centre de la commune d’A Vao au village de Pa Ling a été ouverte, mais tout le monde savait qu’elle subirait probablement des glissements de terrain en raison des pluies incessantes dans cette région forestière.
La vie des populations rurales s’est améliorée, mais les coutumes anciennes sont difficiles à changer. Une coutume chez les Pa Cô veut que les femmes enceintes quittent leur domicile et accouchent seules dans une tente de fortune, sans assistance. Les Pa Cô croient qu’une femme qui accouche à la maison apportera le malheur à la communauté.
La sensibilisation et les soins médicaux ont aidé les résidents locaux à comprendre qu’en cas de maladie, il est préférable de consulter un médecin plutôt qu’un chaman. “Les femmes sont désormais autorisées à accoucher à la clinique après avoir longtemps été encouragées à abandonner cette coutume dangereuse, déclare M. Vu. Maintenant, elles reçoivent des soins postnatals et des conseils sur la façon de bien prendre soin de leur bébé”.
Le médecin Vu se souvient d’un cas inoubliable : Hô Thi Lo, une femme enceinte, a accouché à 01h00 du matin lors de fortes pluies. “Son mari a frappé à ma porte. Je me suis levé rapidement car je savais qu’il s’agissait peut-être d’une urgence”, raconte-t-il.
“J’ai pris à la hâte mon sac médical, une lampe de poche, enfilé mon imperméable et me suis précipité dans la nuit pluvieuse pour aider sa femme à accoucher. Une petite fille est née en toute sécurité, pour le plus grand bonheur de ses parents et de moi-même”, ajoute le médecin. Mme Lo n’est pas la première femme enceinte à Pa Ling que le médecin Vu a aidée.
Amour et responsabilité
La clinique militaire de Pa Ling, dans le district de Dakrông, province de Quang Tri (Centre). |
Photo : CTV/CVN |
Il a déclaré qu’aider à l’accouchement n’était pas difficile, mais ce qu’il craint le plus, ce sont les complications telles que l’hémorragie post-partum, la dystocie ou l’accouchement par le siège parce que la clinique ne dispose pas de tout l’équipement nécessaire. Bien que les médicaments contre l’hémorragie post-partum ne manquent pas, leur stockage nécessite un congélateur qui n’est pas disponible dans toutes les familles.
Les gens ne sont pas arriérés et n’ignorent pas les dangers et les complications possibles de l’accouchement, mais le vrai problème est la pauvreté. Pour expliquer pourquoi les gens ne vont pas au centre de santé du district de Dakrông, M. Vu se rappelle : “Ils sont trop pauvres pour se permettre d’aller à l’hôpital. L’assurance maladie ne couvre que les frais d’hôpital et les médicaments. Ils ont besoin d’argent pour se déplacer et se nourrir pendant leur séjour à l’hôpital”.
Pour les gardes-frontières, aider la population est un acte d’amour et de responsabilité. Bien entendu, les habitants sont toujours reconnaissants de ce que les soldats font pour eux. Hô Van Dang, le mari de Mme Lo, confie : “Ma femme et moi sommes très reconnaissants envers le docteur Vu. Il a aidé notre enfant à naître en toute sécurité et nous a même donné de l’argent pour acheter du lait. Je suis très heureux que notre fille porte un nom donné par le médecin”.
Huong Linh/CVN