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François Hollande (gauche) rencontre un employé de la prison de Villepinte, le 22 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La remise de ce livre blanc intervient dans une période tendue pour l'administration pénitentiaire (AP) avec la démission vendredi de son directeur Philippe Galli, en désaccord avec le ministre Jean-Jacques Urvoas, et un nouveau record du nombre de détenus dans les prisons en mars, avec 69.430 personnes incarcérées en France.
Face à la surpopulation carcérale, la directrice de la maison d'arrêt de Villepinte, en banlieue parisienne, vient même d'annoncer qu'elle n'accueillerait pas de nouveaux détenus, son taux d'occupation ayant atteint le record de 201%.
"Nous sommes de manière durable dans une surpopulation hors norme", a confirmé Jean-Jacques Urvoas devant la presse, redoutant que le seuil symbolique des 70.000 détenus soit franchi dans les prochaines semaines.
Sur les remous dans la pénitentiaire, le garde des Sceaux s'est montré également direct : "Avec les responsabilités qui sont celles de l'AP", "l'engagement ne peut être que total. Donc il est légitime pour moi d'avoir une exigence avec tous ceux qui servent dans l'AP, des surveillants au directeur", a-t-il lâché sans nommer Philippe Galli.
La remise d'un livre blanc si près d'une présidentielle ne le condamne-t-il pas à finir dans un placard? Selon son auteur, l'ex-sénateur Les Républicains Jean-René Lecerf, l'objectif est de fournir à la majorité qui sortira des urnes "un nouvel outil lui permettant de disposer d'un éclairage pour agir rapidement".
"Il y a dans chaque formation politique des personnes intéressées par l'évolution de l'univers carcéral", a-t-il assuré. "La question des prisons ne peut être qu'une cause nationale", a abondé Jean-Jacques Urvoas.
Le ministre avait présenté fin février les premières villes d'implantation des nouveaux établissements pénitentiaires promis pour lutter contre la surpopulation pénale. Ce programme comprend 32 maisons d'arrêt, un centre de détention et 28 quartiers de préparation à la sortie (QPS) - sachant qu'il faut dix ans en moyenne pour construire une maison d'arrêt, deux ans pour un QPS (jusqu'à 120 places).
Pour atteindre l'objectif de 80% d'encellulement individuel, il faudrait construire entre 10.309 et 16.143 places d'ici à 2025, selon M. Urvoas.