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Malgré son handicap, Nguyên Duy Hoc vient souvent en aide aux enfants pauvres vivant dans les zones reculées de Dak Lak (hauts plateaux du Centre). |
Photo : TN/CVN |
Nguyên Duy Hoc, 33 ans, est le guide-leader du groupe de charité "Vòng tay yêu thuong" (Cercle d’affection), créé en 2012 dans sa province natale de Dak Lak, sur les hauts plateaux du Centre. Grâce au dévouement et aux efforts de quelque 200 volontaires, le groupe de Hoc a mis en route, ces dernières années, nombre de programmes humanitaires au profit des habitants en difficulté, notamment des infirmes et des élèves déshérités.
Né difforme à cause d’une infection à l’agent orange/dioxine, ce jeune homme - originaire de la commune d’Eakly, district de Krông Park - a une jambe atrophiée avec un pied tordu et un bras torse avec la main repliée, ce qui ne lui permet pas de se déplacer ni de pouvoir travailler normalement. Néanmoins, ces handicaps corporels ne l’ont pas empêché de concrétiser ses rêves : faire des études universitaires et mener des activités charitables.
Le "Cercle d’affection"
Durant sa vie estudiantine à la Faculté des technologies informatiques de l’université Duy Tân, ville de Dà Nang (Centre), Hoc s’est porté volontaire pour donner des cours d’études secondaires à l’intention des élèves handicapés du Centre d’orientation professionnelle relevant de l’Association de la Croix-Rouge de Dà Nang. De retour à Dak Lak avec un diplôme mention bien, Hoc a trouvé encore plus de raisons de matérialiser ce que son cœur l’incitait à faire depuis longtemps. "J’étais vraiment attristé en voyant le nombre d’habitants vivant encore dans le besoin, notamment des infirmes. J’ai eu un désir ardent de faire quelque chose de bon pour alléger leur peine de vie", confie Duy Hoc.
Son groupe de charité "Cercle d’affection" a été formé en 2012, rassemblant au début six volontaires. Ses activités ont commencé par le programme dit "Un repas gratuit pour les malades pauvres". Deux fois par mois, le groupe de Hoc préparait un repas comprenant plusieurs rations de riz pour les offrir à des patients en difficulté de l’Hôpital pluri-clinique de Dak Lak. Les repas étaient initialement collectés chez les membres du groupe puis apportés par des habitants locaux.
Plus le "Cercle d’affection" s’agrandissait, plus ses activités se diversifiaient avec des programmes de charité particulièrement au service des élèves. Ainsi, en compagnie de volontaires, le chef du groupe s’est très souvent déplacé dans des écoles situées dans les régions montagneuses et reculées pour réparer des pupitres, peindre des salles de classe et offrir des cadeaux (cahiers, instruments scolaires…) aux élèves des ethnies minoritaires.
Duy Hoc se rappelle le programme "Pour les élèves déshérités" que son groupe a déployé dans quatre écoles primaires de la commune de Yang Reb. Des centaines de portions de cadeaux ont été offertes aux écoliers. "Les enfants nous ont accueillis avec grande sympathie et candeur. J’étais très ému en voyant leur joie. Ils étaient vraiment heureux d’être soignés par des volontaires qui leur ont coupé les cheveux et les ongles de mains et de pieds ; et de recevoir comme cadeaux des affaires scolaires et des vêtements chauds", se souvient-il.
Nguyên Duy Hoc (2e à droite) et deux membres de son groupe rendent visite à une femme pauvre à Dak Lak. |
Photo : TN/CVN |
Vivre pour les autres
Les habitants pauvres de diver-ses localités montagneuses de Dak Lak et Dak Nông sont, eux-aussi, l’objet de soins attentifs du "Cercle d’affection". Ces dernières années, le groupe y a déployé de nombreux programmes humanitaires. Outre des centaines de portions de cadeaux à offrir, les volontaires ont procédé à la construction ou la restauration de maisons en faveur des familles en difficulté. Rien que durant la période difficile de la pandémie de COVID-19, le groupe a achevé la construction de 24 nouvelles maisons, dont celle de l’écolière Duong Thi, en classe élémentaire de l’Ecole primaire de Cam Phong. "Ma famille est extrêmement reconnaissante. Grâce au +Cercle d’affection+, nous avons désormais un toit de cœur", déclare le père de Duong Thi.
Pour la lycéenne My, de l’ethnie Nùng, qui avait l’intention d’abandonner ses études, le "Cercle d’affection" lui a accordé une bourse d’études, lui permettant d’achever le programme lycéen et de passer le concours d’entrée à l’université. "My est maintenant étudiante de l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville. C’est pour nous une récompense considérable", partage Duy Hoc. D’ordinaire, les localités bénéficiaires de l’aide du "Cercle d’affection" sont loin des locaux du groupe, le plus souvent à 50 et 200 km. Toutefois, l’exécution d’un programme charitable demande à l’initiateur de fréquenter la localité bénéficiaire et les frais de déplacement sont toujours à sa charge. "Je m’y suis rendu jusqu’à 30 fois par mois", avoue-t-il.
Pour avoir de quoi couvrir le déplacement, malgré son infirmité, Hoc a effectué
divers métiers : agent informatique pour un salon de dentiste, réparateur d’ordinateurs, caméraman ou encore photographe... Le dévouement incomparable de ce jeune handicapé et ses efforts inlassables ont porté leurs fruits. Son "Cercle d’affection" s’est développé, réunissant actuellement plus de 200 volontaires qui sont des enseignants, étudiants, agents d’office, techniciens, ouvriers ou paysans… "Vivre pour les autres. C’est la raison d’être de Duy Hoc et nous l’admirons beaucoup", disent-ils à son sujet.
Pour Duy Hoc, son bonheur est de "voir les conditions de vie des handicapés et des enfants défavorisés s’améliorer".
Nghia Ðàn/CVN