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Médecins du Centre épidémique de Dà Nang (Centre) se coupant les cheveux. |
La pandémie de COVID-19 a débarqué début 2020 au Vietnam, s’affirmant comme un puissant frein au développement économique tout en ralentissant le rythme de vie des gens. Face à cette menace, ceux-ci se sont épaulés pour minimiser la propagation du virus au sein de la communauté. Contrairement à l’image habituelle des rues animées ou des magasins bondés, on ne voyait que des rues calmes et des magasins fermés parce que les gens limitaient volontairement leurs déplacements dans les lieux publics. Il n’y avait plus de regroupement d’amis, de karaoké, ni d’embouteillages dans les artères de Hanoï. La vie pendant la période de la distanciation sociale s’est déroulée doucement, de sorte que les gens ont eu plus de temps pour ce à quoi ils ne pouvaient se consacrer auparavant.
Le côté positif de la pandémie de COVID-19 est qu’elle impose une vie au ralenti, ce qui nous permet d’observer de plus près ce qui se passe autour de nous, de goûter à la beauté simple de la vie quotidienne. Mais le plus important, c’est aussi le moment de comprendre les difficultés de nos compatriotes qui ont besoin d’aide et de voir les bons cœurs offrir des services sans se faire connaître.
Le repas quotidien retrouve sa valeur
Obligées de rester à la maison, de nombreuses personnes s’intéressent davantage à la cuisine et à la décoration de leur maison. C’est peut-être la raison du succès de deux groupes sur Facebook, "Yêu Bêp" (Amoureux de la cuisine) et "Nghiên Nhà" (Épris de sa cuisine). Sur "Yêu Bêp" qui compte plus de 1,3 million de membres, chiffre spectaculaire pour un groupe sur Facebook, les gens publient des recettes et images attrayantes de plats délicieux. C’est génial quand tous les membres de la famille cuisinent ensemble, puis se rassemblent autour de plats préparés avec l’amour.
Ngoc Huong, membre du groupe "Yêu Bêp", partage son expérience : "Avant, mon mari et moi cuisinions très rarement, il rencontrait souvent des clients et ne rentrait guère à la maison pour le dîner, j’emmenais alors les enfants manger une pizza ou de la restauration rapide... En cette saison de COVID, je reste à la maison, passe du temps à cuisiner et prends soin de ma famille. Le repas familial devient important parce que parents et enfants se réunissent et que toutes les relations au sein de la famille sont plus resserrées. Quand l’épidémie sera terminée, ma famille essaiera de continuer de manger ensemble".
Cette crise sanitaire est le moment de renouer des liens forts entre générations. Il y a plus de temps à passer ensemble en cette saison épidémique, profitons-en ! Le lien familial est plus étroit lorsqu’on se réunit, prend des responsabilités ensemble, fait preuve d’attention et d’affection, partage toutes les joies et les peines de la vie. Disposant de plus de temps, les membres de la famille peuvent se parler, se comprendre et ainsi se rapprocher. Une communication ouverte nous aide à la fois à comprendre les habitudes et la façon de penser de l’autre. En apprenant à écouter et accepter des pensées différentes des nôtres, nous arriverons à réduire l’écart entre les générations.
Tout le monde devient égal face à la menace
N.T.T, une étudiante en 3e année du Département de français de l’Université de langues et d’études internationales de Hanoï, confie : "En raison du COVID-19, je dois m’habituer à étudier en ligne et limiter mes déplacements, j’ai plus de temps à passer avec mes grands-parents. Ils me racontent beaucoup de choses, de vieilles histoires d’amour ou de précieuses expériences de vie. Ce sont des choses que je n’avais jamais ressenties auparavant... Le COVID a changé mon comportement envers ce qui est jugé comme dépassé".
Un repas préparé par un membre du group "Yêu Bêp" |
Photo : FB/CVN |
Dans la vie moderne, on a l’impression que les relations humaines sont basées principalement sur le côté matériel. Les riches et les pauvres ne se côtoient pas. Pendant la période de COVID, ce n’est plus le cas. Tout le monde est égal face à la menace. Seule la solidarité émerge. Vraiment, rien n’est plus important que la vie. Nous ne pouvons survivre que si la communauté est soudée. Les gens s’engagent plus que jamais, notamment les médecins, les infirmiers et les employés médicaux qui sont au front malgré le danger permanent.
Les femmes médecins du Centre épidémique de Dà Nang (Centre) sont prêtes à sacrifier leur longue et belle chevelure dont elles s’occupent soigneusement pour rendre leur travail plus pratique. Elles sont toutes des héros de la vie réelle, n’ayant pas peur du danger. Qu’est-ce qui les motive ? L’argent ? La célébrité ? Rien de tout cela. Seulement leur humanisme. Le COVID-19 a ralenti l’agitation habituelle de notre vie. Dans la lutte contre le virus, nous apprenons à profiter de chaque instant du présent, sans poursuivre des choses futiles. Le bonheur est dans chaque moment de la vie quotidienne. Alors, chérissez chacun de ces moments précieux, ralentissez, ressentez comment cette vie est intéressante et significative.
Dans la situation compliquée actuelle, vivre lentement est une mesure simple et facile qui contribue à la prévention de l’épidémie en offrant aux gens l’occasion de retrouver les vertus de la lenteur, de regoûter au bonheur et à la beauté de la vie dans les actes les plus anodins du quotidien.