Un fabricant de pneus de voitures électriques distingué par le prix Earthshot

Les voitures électriques sont souvent décrites comme l'avenir du transport, mais si elles éliminent les émissions des pots d'échappement, le problème des particules liées au frottement des pneus demeure. Un défi relevé par une entreprise britannique.

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Une voiture électrique en chargement à Breda, aux Pays-Bas, le 19 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

ENSO, sélectionnée parmi les finalistes du prestigieux Prix Earthshot créé par le prince William, promet des pneus plus durables qui améliorent l'autonomie des véhicules et réduisent les émissions de particules toxiques.

"Il y a une pollution très dangereuse et cachée", a commenté son PDG et fondateur Gunnlaugur Erlendsson dans un entretien avec l'AFP. "Nous y sommes exposés où que nous respirons".

Ces dernières décennies, les régulations ont contribué à l'amélioration des moteurs à combustion, mais les pneus et les freins restent un point faible, responsables désormais de plus de pollution aux particules que les pots d'échappement, selon des études.

En s'usant, les pneus émettent des microplastiques, dont l'impact sur la santé et l'environnement inquiète de plus en plus les spécialistes.

Par exemple, jusqu'à 28% des microplastiques retrouvés dans les océans sont issus de cette usure des pneus.

Et certaines recherches suggèrent que les véhicules électriques pourraient être pires que le diesel sur ce point.

Selon une étude de Emissions Analytics, la Tesla Model Y est ainsi responsable de 26% plus d'émissions que l'hybride Kia Niro, de taille similaire. Une différence attribuée au poids de l'électrique et à l'accélération plus difficile.

Pas éternels

Mais Erlendsson rejette l'idée que les voitures électriques soient les seules posant problème. Pour lui, la pollution liée aux pneus a grossi en même temps que les voitures, notamment sur le marché américain friand de SUV.

En utilisant des matériaux de meilleure qualité combinés à une meilleure ingénierie, ENSO a pu améliorer ses pneus.

Lors d'essais organisés par Transport for London, organisme de transports en commun de la capitale britannique, ses pneus ont ainsi montré une pollution aux particules de 35% inférieure et une augmentation de l'autonomie de 10%.

"L'économie d'énergie que nous permettons est une réduction directe des émissions de carbone, parce que nous ne vivons toujours pas dans un monde où l'électricité vient seulement de source non carbonée", commente le PDG.

Ce secteur industriel est généralement concentré sur une réduction des coûts, fabriquant des pneus qui ne durent pas et doivent être remplacés plus vite, pour multiplier les ventes. Les chercheurs dans ce domaine réclament ainsi des régulations plus strictes, demande soutenue par Erlendsson.

Mais il y a des limites, reconnaît-il. "Nous ne pourrons pas faire des pneus qui durent éternellement, mais nous pouvons largement réduire la pollution qu'ils créent".

"Bien sûr, si les gens ne veulent pas créer de la pollution liée à l'usure des pneus, ils ne devraient pas conduire", lance-t-il.

ENSO fait partie des 15 finalistes distingués mardi parmi les finalistes du prix Earthshot, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

L'entreprise reste ainsi en lice pour obtenir l'un des cinq prix dotés d'un million de livres (1,24 million d'USD) qui seront remis lors d'une cérémonie à Singapour d'ici la fin de l'année.

AFP/VNA/CVN

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