>> La BM soutient les personnes vulnérables au Vietnam
>> Le Vietnam consulte des experts de la BM sur la Planification globale nationale
>> La BM note une croissance incroyable pour le Vietnam au 3e trimestre
Andrea Coppola, économiste en chef de la Banque mondiale. |
Photo: BMVietnam/CVN |
Dans une interview à l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA), Andrea Coppola, économiste en chef de la BM, a estimé que la solide performance économique du Vietnam en 2022 avait été tirée par quatre facteurs principaux.
Selon lui, le premier moteur a été l'exportation qui s'est montrée résiliente pendant la crise du COVID-19, avec les exportations manufacturières comme principal moteur de la croissance du PIB. Le deuxième moteur a été la demande intérieure. Troisièmement, les investissements privés ont joué un rôle important pour l’économie vietnamienne. Enfin, il faut considérer que le COVID-19 a eu un grand impact au Vietnam en 2021, en particulier au troisième trimestre. La bonne performance économique de 2022 est donc le résultat d’un départ bas (effet de base).
Cependant, selon lui, 2023 serait une année beaucoup plus difficile et l'économie vietnamienne devrait ralentir au cours des prochains mois, car les perspectives économiques mondiales sont sombres.
En 2023, l'économie vietnamienne serait confrontée à de forts vents contraires, tant sur le plan interne qu'externe. Les risques externes comprennent des pressions inflationnistes mondiales persistantes, un resserrement monétaire supplémentaire et un ralentissement économique plus marqué que prévu des principaux partenaires commerciaux du Vietnam, ainsi que des perturbations continues dans les chaînes de valeur mondiales, a-t-il précisé.
Sur le plan interne, une inflation plus élevée et l'incertitude associée à des risques accrus dans le secteur financier pourraient affecter les perspectives de croissance du Vietnam, a-t-il ajouté.
En 2023, l'économie vietnamienne serait confrontée à de forts vents contraires, tant sur le plan interne qu'externe. |
Photo : VNA/CVN |
Dans le contexte mondial actuel caractérisé par l'incertitude et les risques, les décideurs vietnamiens ont la tâche difficile de trouver un équilibre entre la nécessité de fournir un soutien politique continu pour consolider la reprise et la nécessité de contrôler l'inflation et les risques financiers émergents.
Pour faire face à ces défis, Andrea Coppola a proposé aux autorités de maîtriser les dépenses publiques tout en accordant la priorité aux dépenses consacrées au développement du capital humain et en accélérant la mise en œuvre des projets d’investissements publics sélectionnés…
Il a par ailleurs insisté sur le rôle de la réforme institutionnelle. Le PIB par habitant a quintuplé au cours des trois dernières décennies, tandis que les institutions ne se sont pas adaptées à la même vitesse. Une série de réformes institutionnelles peut aider le pays à éviter le piège du revenu intermédiaire en augmentant sa capacité de répondre aux défis mondiaux et nationaux nouveaux et complexes, a-t-il estimé.
Selon un récent rapport du Groupe de la BM intitulé "Comment le Vietnam va-t-il s'épanouir", l'amélioration des performances du Vietnam nécessitera cinq réformes institutionnelles, a-t-il dit.
Premièrement, il faut créer un ancrage institutionnel solide qui transformera les priorités de développement en actions concrètes. Deuxièmement, simplifier les procédures administratives pour accroître l'efficacité des autorités à tous les niveaux. Troisièmement, utiliser des instruments fondés sur le marché pour motiver les acteurs publics et privés. Quatrièmement, appliquer des règles et règlements pour augmenter la motivation, la confiance et l'équité. Et cinquièmement, s'engager dans des processus visant à garantir une plus grande transparence et responsabilité.
VNA/CVN