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La ville de Mubi a été régulièrement visée par les attaques du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, qui sévit dans le Nord-Est du Nigeria. |
Photo: LaNVD/CVN |
En début d'après-midi mardi 1er mai, à 13h30 (heure locale), un kamikaze s'est fait exploser dans une mosquée de Mubi, dans l'État d'Adamawa, puis un second, dans un marché qui se trouve à proximité, au moment où les fidèles s'enfuyaient. Le porte-parole de la police locale, Othman Abubakar, a confirmé la mort de 24 personnes.
Le responsable de l'Agence nationale de gestion des urgences, Imam Garki, a donné un bilan de 26 personnes tuées et de 56 blessés, dont 11 très grièvement, soulignant également que les kamikazes étaient vraisemblablement "mineurs". Ce bilan des autorités officielles a toutefois été contredit par les témoignages de résidents, qui ont assisté à la scène.
"J'ai participé à la mise en terre de 68 personnes", a déclaré Muhammad Hamidu, un habitant de Mubi à la nuit tombée. "Des corps étaient encore ramenés dans le cimetière, alors que que je partais", a-t-il ajouté. "C'est la pire des attaques qu'a connu Mubi. Les pertes humaines sont inimaginables." Un autre résident, Abdullahi Labaran, qui a participé lui aussi aux enterrements dans le cimetière a assuré avoir compté "73 tombes creusées" pour les victimes de cet attentat particulièrement meurtrier.
"Il y a encore des corps qui n'ont pas été réclamés à l'hôpital", a ajouté M. Labaran. "Le bilan est bien plus élevé que ce qui a été avancé plus tôt (dans la journée)", selon lui. "C'est le chaos ici", avait rapporté un secouriste volontaire, Habu Saleh, peu après l'explosion. "Nous avons transporté des dizaines de morts et de blessés vers l'hôpital", a-t-il expliqué sans pouvoir de donner de détails sur le bilan.
Fin novembre 2017, au moins 50 personnes ont été tuées dans un attentat similaire. En juin 2014, une quarantaine de supporters de football avait été tués, et en octobre 2012, 40 personnes avaient trouvé la mort dans une attaque contre des étudiants imputée au groupe Boko Haram. Le conflit qui ravage les contours du Lac Tchad a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés au Nigeria depuis 2009.