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Des policiers devant la cathédrale Notre-Dame le 26 juillet à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux suspects, interpellés sur une aire d'autoroute dans le Sud de la France, étaient toujours en garde à vue le 7 septembre, selon des sources policière et proche de l'enquête. Il s'agit d'un couple, un homme et une femme, tous deux connus des services de renseignement pour appartenir à la mouvance islamiste radicale.
Le propriétaire de la voiture suspecte, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été relâché le 6 septembre à l'issue de sa garde à vue. Sa fille, qu'il a décrite aux enquêteurs comme radicalisée, était recherchée, a-t-on appris de source policière.
Cette mystérieuse découverte, prise au sérieux compte tenu du contexte de menace jihadiste, a déclenché l'ouverture par le parquet antiterroriste de Paris d'une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Dans ce cadre, les investigations se poursuivent pour expliquer la présence de cette berline contenant six bouteilles de gaz et déterminer l'existence ou non d'un projet d'attentat, selon une source proche de l'enquête.
La Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été saisies le 4 septembre après le témoignage d'un employé de bar qui avait remarqué la présence d'une bouteille de gaz sur un siège d'une voiture stationnée, feux de détresse allumés et sans plaques d'immatriculation, selon une source policière.
La bonbonne était vide. Mais les policiers ont découvert dans le coffre cinq autres bouteilles de gaz pleines, a précisé une source proche de l'enquête.
À l'intérieur, les enquêteurs n'ont toutefois trouvé aucun système de mise à feu.
La voiture était garée dans une rue du Ve arrondissement de Paris, non loin du quai de Montebello qui fait face à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, selon une source policière.
Le spectre des véhicules piégés
Dans un courrier daté le 6 septembre adressé au préfet de police de Paris Michel Cadot, dont l'AFP a eu copie, Florence Berthout, maire LR de l'arrondissement, évoque également "un carnet de note en arabe" découvert dans la voiture qui a pu "stationner en toute illégalité pendant plus de deux heures et ce, en dépit de plusieurs signalements téléphoniques adressés par un commerçant au commissariat".
Elle critique dans sa lettre le "manque d'effectifs" policiers dans cet arrondissement fréquenté par des "milliers de touristes et d'étudiants (...) chaque jour".
La France est confrontée à une menace terroriste élevée après une succession d'attentats jihadistes pour la plupart revendiqués par le groupe État islamique (EI) depuis début 2015, et d'autres projets avortés ou déjoués.
"C'est dans le cadre de cette vigilance, étant attentifs à tout, qu'il a été procédé à cette arrestation", a dit Bernard Cazeneuve à la sortie du Conseil des ministres à Matignon. Selon le ministre de l'Intérieur, "cette arrestation ne donne pas le résultat de l'enquête, ni ne révèle pour l'instant les intentions de ceux qui ont été arrêtés".
Devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale, le 10 mai, le patron de la DGSI Patrick Calvar avait mentionné le risque d'"une nouvelle forme d'attaque" avec "le dépôt d'engins explosifs" dans des lieux rassemblant une foule importante. Devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, il s'est aussi dit "persuadé" que les jihadistes "monteront en puissance" en passant au stade "des véhicules piégés et des engins explosifs".
"Dès qu'ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, ils pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts", prédisait-il.