>>Verdict attendu pour quatre suspects dans l'assassinat de Rafic Hariri
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Audience du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), le 18 août à Leidschendam, aux Pays-Bas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au bout de six ans de procès, le seul à avoir été reconnu coupable a été le principal suspect dans l'affaire, Salim Ayyash, 56 ans, condamné en son absence pour son rôle dans l'attentat-suicide à Beyrouth qui a fait 22 morts, dont le milliardaire sunnite Rafic Hariri, qui briguait un autre mandat à la tête du gouvernement libanais.
L'assassinat de l'ancien Premier ministre a été "un acte politique perpétré par des personnes dont les activités étaient menacées par celles de Hariri", ont déclaré les juges lors de la lecture du verdict, à Leidschendam, près de La Haye, où siège le TSL.
Mais aucune preuve n'a permis d'établir un lien direct entre l'attentat et la Syrie ou le Hezbollah, ont-ils relevé.
"La Syrie et le Hezbollah ont peut-être eu des motifs d'éliminer M. Hariri et ses alliés politiques, mais il n'y a aucune preuve que les dirigeants du Hezbollah aient été impliqués dans le meurtre de M. Hariri et il n'y a aucune preuve directe de l'implication syrienne", a déclaré le juge président, David Re.
Rafic Hariri, Premier ministre jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth, faisant 226 blessés.
Sa mort, dans laquelle quatre généraux libanais prosyriens ont d'abord été accusés d'être impliqués, avait déclenché une vague de manifestations ayant entraîné le retrait des troupes syriennes à l'issue de près de 30 ans de présence au Liban.
"Découvert la vérité"
"Le tribunal a statué, et au nom de la famille de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, et au nom des familles des martyrs et victimes, nous acceptons la décision du tribunal", a déclaré le fils de Rafic, Saad Hariri, à des journalistes.
Salim Ayyash risque la prison à perpétuité. Les juges se prononceront ultérieurement sur la peine retenue.
L'attentat contre le Premier ministre libanais Rafic Hariri à Beyrouth, le 14 février 2005. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aucun des accusés n'ayant été remis au tribunal, ils ont été jugés par contumace. L'accusation et la défense peuvent faire appel dans un délai de trente jours faisant suite à la détermination de la peine.
Le procureur du TSL a déclaré dans un communiqué examiner les conclusions des juges pour "déterminer si un appel est justifié".
"Dossier vide"
Après avoir entendu près de 300 témoins et examiné plus de 3.000 pièces à conviction, le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour condamner Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Assad Sabra, poursuivis notamment pour complicité de perpétration d'un acte de terrorisme et complot en vue de commettre cet acte.
Moustafa Badreddine, le principal suspect décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, est mort depuis et n'a donc pas été jugé.