Un avion d'AirAsia disparu : les recherches en mer reprennent

Les recherches en mer reprennent lundi matin 29 décembre pour retrouver un avion d'AirAsia qui a disparu entre l'Indonésie et Singapour avec 162 personnes à son bord, parmi lesquelles le copilote français, un troisième drame pour une compagnie aérienne malaisienne cette année.

>>Disparition d'un avion d'AirAsia avec 162 personnes à bord

Plus de douze heures après la disparition de l'Airbus A320-220 de la compagnie malaisienne à bas prix AirAsia, aucune trace de l'appareil, qui rencontrait de mauvaises conditions météorologiques peu de temps avant de disparaitre des écrans radars, n'a été retrouvée. Les recherches entreprises dimanche 28 décembre ont été suspendues pour la nuit.

Les contrôleurs aériens ont perdu le contact avec l'appareil (vol QZ8501) environ une heure après son décollage de l'aéroport international de Juanda à Surabaya, dans l'Est de l'île de Java, à 05h20 heure locale. Il devait atterrir à Singapour à 08h30 (00h30 GMT).

Un membre de l'équipe nationale de recherche et de sauvetage de Medan, en Indonésie, scrute des écrans à la recherche de l'avion d'AirAsia qui a disparu entre l'Indonésie et Singapour, le 28 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Peu avant la disparition, les pilotes ont sollicité une "déviation (du plan de vol) en raison de la météo, avant que les communications avec l'avion ne soient perdues pendant qu'il était encore sous le contrôle des Autorités indonésiennes du trafic aérien (ATC)", a ajouté la compagnie.

"Nous ne voulons pas nous perdre en conjectures. Nous ne savons pas encore ce qui est arrivé, et nous allons donc attendre l'enquête sur l'accident", a déclaré le patron d'AirAsia, Tony Fernandes, devant la presse à son arrivée à Surubaya.

"Mes seules pensées vont aux passagers et à mon équipage", avait-il auparavant écrit sur Twitter.

À bord de l'appareil se trouvaient 155 Indonésiens, trois Sud-Coréens, un Français, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien, a précisé AirAsia.

Le Français était le copilote, ont indiqué les autorités indonésiennes, une information confirmée par le ministère français des Affaires étrangères.

Aide internationale

Selon Gérard Feldzer, expert aérien et ancien pilote, la manœuvre opérée par l'avion au moment de sa disparition pouvait être délicate.

"C'est possible qu'il ait manqué de vitesse. Quand on n'est pas loin du plafond (altitude maximale, ndlr) de l'avion, la marge de manœuvre est très faible, on risque de décrocher", a indiqué M. Feldzer. Selon lui, le mauvais temps ne saurait toutefois à lui seul expliquer la disparition de l'avion.

L'armée de l'air indonésienne a dépêché deux avions et un hélicoptère pour effectuer des recherches dans une région de l'Est de Java, au Sud-Est de Pangkalan Bun, dans la province de Kalimantan.

Les opérations ont été suspendues dimanche 28 décembre à la tombée de la nuit : "Nous allons reprendre demain (lundi 29 décembre) à 07h 00 (00h 00 GMT) ou même plus tôt si la météo est bonne", a déclaré un porte-parole du ministère, Hadi Mustofa Hadi Mustofa.

"Nous n'avons pu détecter aucun signe visuel", a déclaré un porte-parole de l'armée de l'air indonésienne, Hadi Cahyanto, ajoutant que des bateaux dépêchés dans cette zone étaient toujours en route.

Un avion de transport militaire C130 de Singapour a également été dépêché pour participer aux recherches, tandis que la Malaisie a indiqué avoir engagé des "moyens militaires" et qu'une équipe de deux enquêteurs du BEA français accompagnée de deux conseillers techniques d'Airbus devait partir dans la soirée pour Jakarta.

Localisation de la disparition d’un vol AirAsia entre l’Indonésie et Singapour.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Australie a également promis de l'aide pour les enquêtes et le gouvernement américain a fait savoir qu'il était prêt à assister si nécessaire les autorités locales, l'Agence américaine de la sûreté des transports (NTSB) annonçant pour sa part qu'elle pourrait envoyer des enquêteurs si elle était sollicitée.

L'Airbus porté disparu était exploité par AirAsia Indonésie, une succursale d'AirAsia dont le siège est à Kuala Lumpur en Malaisie, qui domine marché des compagnies à bas prix en Asie du Sud-Est.

L'anxiété monte

À Surabaya, une femme de 45 ans a déclaré avoir six membres de sa famille dans cet avion : "Ils allaient à Singapour pour passer des vacances. Ils ont toujours volé avec AirAsia sans problème. Je suis choquée par la nouvelle et très inquiète à l'idée que l'avion ait pu s'écraser", a-t-elle dit.

L'avion disparu avait fait l'objet d'une maintenance le 16 novembre, a indiqué AirAsia, qui n'a jamais connu d'accident fatal jusqu'ici.

2014 apparait déjà comme une année noire pour l'aviation malaisienne avec la perte de deux avions de la compagnie nationale Malaysia Airlines.

Le 8 mars, l'appareil du vol MH370 disparaissait peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à son bord. Sa disparition reste inexpliquée à ce jour. L'appareil se serait abîmé dans le Sud de l'océan Indien, à court de carburant.

Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, explosait en vol, vraisemblablement abattu par un missile pendant son survol de l'Est de l'Ukraine. Il transportait 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais.

L'Indonésie, archipel qui dépend beaucoup du transport aérien pour relier ses 17.000 îles et îlots, affiche, quant à elle, l'un des pires bilans en Asie en matière de sécurité aérienne.

AirAsia, gros client d'Airbus, est la plus grande compagnie "low cost" d'Asie du Sud-Est. Son patron, Tony Fernandes, avait acheté la compagnie à bout de souffle en 2001 avant d'en faire un leader du secteur.

AFP/VNA/CVN

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