Un ardent protecteur des espèces marines

Ces trois dernières années, Chiên Lê et ses collègues ont investi sans compter argent et temps pour sauver les êtres marins et régénérer les récifs coralliens à Son Trà, dans la ville de Dà Nang (Centre). Tous sont animés par le même amour profond pour la mer.

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>>Au chevet des coraux de Dà Nang

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Chiên Lê s’occupe d’un animal maritime sauvé.
Photo : TN/CVN

Chiên Lê est né et a grandi à Hanoï. Diplômé en informatique, il a travaillé dans un bureau. Mais il s’y est vite ennuyé et a décidé de faire un voyage à travers le pays pour rechercher l’inspiration.

"Quand j’étais petit, j’apprenais le monde magique de l’océan à travers des livres d’images que ma mère m’achetait et des programmes à la télévision. Tout cela me passionnait. Et puis, les journées passées à errer sur de belles plages ont éveillé en moi un amour profond pour la mer", raconte-t-il.

"Je me sens très concerné par la façon dont l’humanité perturbe et détruit des écosystèmes parfaitement équilibrés. C’est pourquoi je me suis tourné vers la conservation des ressources marines", explique-t-il.

En 2009, Chiên Lê a commencé à rejoindre un certain nombre d’ONG dans le pays et a ensuite décidé de s’installer à Dà Nang (Centre). Il a collaboré avec des experts de premier rang des récifs coralliens pour participer à la restauration de ces habitats. "Leurs connaissances approfondies et leur dévouement m’ont motivé à m’engager dans la conservation marine", reconnaît-il

Sauvetage d’un dauphin échoué sur une plage

En 2017, lui et ses amis amoureux de la mer ont fondé un groupe de ramasseurs de déchets sur la plage et de formateurs en natation. En juin 2018, il a appris qu’un dauphin blessé s’était échoué près de la plage de My Khê. Pour prodiguer les premiers secours, son groupe de huit personnes a remis l’animal à l’eau et maintenu à tour de rôle sa tête hors de l’eau pendant 12 heures afin qu’il puisse respirer, en attendant l’arrivée d’une équipe professionnelle. Mais, après cinq jours de soins, en raison de la gravité de sa blessure, le dauphin, nommé SASA par ses sauveteurs, n’a pas survécu.

Après sa mort, Chiên Lê et ses collègues ont décidé de créer le Centre de sauvetage des êtres marins SASA. Une ligne téléphonique à appeler en cas de découverte d’animaux marins blessés a été ouverte.

En seulement un mois, l’équipe du SASA a sauvé huit tortues marines et dix dauphins. En raison d’une grande quantité de travaux, ses membres sont parfois obligés de rester en mer trois à quatre jours d’affilée.

Ingénieurs, médecins, vétérinaires, mécaniciens, comptables, serveurs…, tous sont disposés à donner de leur temps et de leur argent pour sauver des créatures marines, ou simplement pour présenter la beauté de la mer et leurs connaissances en la matière aux autres. Certains ont même décidé de partager leur vie en deux : six mois à la ville à travailler dur et six mois à Dà Nang à accomplir leur nouvelle mission.

Retour à la mer d’une petite tortue

Réintroduction de la tortue Wonder à la mer.
Photo : TN/CVN

La plage de Mân Thái, nichée au pied de la montagne de Son Trà, a été choisie par le SASA comme lieu de prise en charge des tortues.

Début mai 2021, le centre a reçu un appel de la Réserve marine de Cù Lao Chàm (province voisine de Quang Nam, au Centre) concernant une petite tortue verte mordue par un requin. Ses membres postérieurs et sa carapace étaient gravement blessés. Le groupe du SASA l’a appelé Wonder.

Les radiographies ont montré que ses blessures n’étaient pas trop inquiétantes, mais dans son ventre, il y avait beaucoup de déchets plastiques. Ceux-ci, s’ils n’en sont pas retirés à temps, prendront facilement sa vie.

Après deux jours de soins, Wonder a commencé à manger des légumes. Lorsque sa santé s’est améliorée, l’équipe l’a relâché dans la nature. D’après Chiên Lê, son nom Wonder a été inspiré par le super-héros Wonder Woman. "Wonder est de retour en mer. La regarder nager librement fut un sentiment de paix indescriptible", partage-t-il avec émotion.

Les récifs coralliens sont un habitat précieux, une réserve d’herbes médicinales et l’éco-système le plus productif. Malheu-reusement, ils sont détruits à une vitesse vertigineuse. Les facteurs qui les affectent directement sont les déchets plastiques et les équipements de pêche abandonnés et coincés sur les fonds marins.

Régénération des coraux

La mission du SASA est de les nettoyer voire de les régénérer. C’est un travail méticuleux. Il faut ramasser des morceaux de coraux sains au fond de la mer, les nourrir dans des pépinières, puis les replanter sur des récifs morts.

L’immersion dans l’eau pendant des heures ou la plongée à des profondeurs de 8 à 10 m nécessitent de la résistance et des compétences.

Parfois, Chiên Lê est si dépité devant les multiples agressions que l’homme fait subir à la mer qu’il ne peut plus manger : "L’océan permet la subsistance de milliards d’individus et recèle peut-être les sources d’énergie de demain. En le détruisant, nous signons notre arrêt de mort". Pour lui, une chose est sûre : la mer est l’avenir de l’homme.

Huong Linh/CVN

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