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Le F50 de l'équipe de France engagée dans le ciircuit SailGP le 19 mars à Christchurch. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est le défi ultime en matière de course à la voile” : Sir Ben Ainslie, quadruple champion olympique qui barre l'équipage anglais, n'y va pas par quatre chemins pour évoquer le niveau affiché par les marins en SailGP.
"Ces bateaux sont magnifiques et leurs performances sur l'eau sont phénoménales. Lorsqu'on en met neuf ensemble, cela créé forcément un beau spectacle", a-t-il expliqué jeudi 4 mai, à deux jours de la conclusion de la 3e saison d'un circuit plus relevé que jamais.
Pour la dernière des onze étapes, le SailGP s'est posé dans la baie de San Francisco (Californie) avec neuf équipages, à bord de catamarans F50 filant sur l'eau à près de 100 km/h.
Dans chacune des équipes figurent des étoiles de la voile, comme le Néo-Zélandais Peter Burling, champion olympique en 49er (2016) et double vainqueur de la très prestigieuse Coupe de l'America (2017 et 2021), ou encore l'Américain Jimmy Spithill, également vainqueur de l'aiguière d'argent (2010, 2013).
La France au rendez-vous
Après un début de saison laborieux, les Français, emmenés par le barreur Quentin Delapierre, ont trouvé leur rythme et remporté deux étapes à Cadix (Espagne), puis Sydney (Australie). Avant la finale, ils sont 3e d'un classement général dominé par l'Australie.
"Même quand ça a été difficile en termes de résultats, on était tous convaincus qu'on progressait énormément et qu'à un moment cela allait payer. On y est et il n'y a plus qu'à aller chercher la victoire désormais", a déclaré Quentin Delapierre. A 30 ans, ce Vannetais issue de la voile olympique, est le leader d'une équipe jeune.
"On a eu une phase d'apprentissage où on n'était pas encore au niveau et on essayait de copier les meilleurs. Mais finalement, c'est quand on a commencé à proposer et à innover qu'on a trouvé notre équilibre", a relevé Kevin Peponnet, 32 ans, régleur d'aile de l'équipage français.
Les deux hommes, colonne vertébrale de l'équipe, sont amis de longue date, "un gros plus pour se comprendre rapidement en course". Sur le F50 bleu blanc rouge, François Morvan, le contrôleur de vol, s'assure que le bateau reste en l'air, Mathieu Vandame et Thimothé Lapauw, les "grinders", apportent la puissance aux systèmes hydrauliques, et la Franco-italienne Maelle Frascarie tient le rôle de stratège.
"Notre Ligue des champions"
Pendant les régates, brèves mais très intenses, les bateaux se frôlent, se doublent, changent de direction régulièrement en fonction du vent. L'année dernière, le choix de Delapierre en barreur pour remplacer l'expérimenté Billy Besson avait interrogé.
Mais le pari a fini par payer. "Il fallait qu'on reparte à zéro, s'assurer que les bases et la communication étaient en place pour pouvoir commencer à jouer avec les meilleurs", a justifié Bruno Dubois, directeur de l'équipe de France.
Les principaux adversaires des Bleus seront les Anglais, 4e avec un point de retard seulement au classement. Ils pourraient, en cas de bons résultats, prendre leur place pour la grande finale de dimanche, durant laquelle seuls les trois premiers du classement général s'affrontent pour remporter un million d'USD.
"Quentin a fait un travail brillant en arrivant dans une équipe qui était en difficulté et en réussissant à redresser la barre à la fois sur et hors de l'eau. Cela va être un beau combat", a commenté Ben Ainslie.
Quel que soit le résultat, tout ce beau monde se retrouvera l'année prochaine à Barcelone pour la Coupe de l'America 2024. Delapierre et Peponnet à la tête du défi français Orient Express, Burling chez le tenant du titre kiwi et Ainslie à la barre d'Ineos Britania.
"Le SailGP, c'est notre Ligue des champions, là où s'affrontent tous les ans les meilleurs marins du monde. La Coupe de l'America, c'est la Coupe du monde, elle a lieu une fois tous les quatre ans. Et on sait que si on est bon sur l'un, on a toutes nos chances sur l'autre", a prévenu Quentin Delapierre.
AFP/VNA/CVN