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Des supporters font la fête à Naples après le titre de champion d'Italie remporté à Udine, le 4 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est incroyable ! Ça fait tellement longtemps ! Regardez l'ambiance, c'est fou ! On va faire la fête toute la nuit, toute la semaine !", s'enflamme Facundo Quense, 33 ans, dès le coup de sifflet final donné à l'autre bout du pays.
Sur le terrain de l'Udinese, à plus de 800 km de Naples, le Napoli a arraché le point du match nul (1-1), un point suffisant pour lui offrir le titre de champion d'Italie qui lui est promis depuis plusieurs semaines, tant l'équipe a survolé la saison.
"C'est une libération ! Il faut le vivre ! La fête, la fête, la fête ! C’est une année totalement dingue", s'époumone Laura Curcio, 25 ans alors que d'autres supporters font des selfies ou des vidéos pour immortaliser l'événement.
Dès le début de soirée, des milliers de tifosi, munis de drapeaux, écharpes et banderoles aux couleurs ciel et blanc, ont rempli les rues du centre-ville, klaxonnant avec des cornes de brume et chantant : "Vinceremo il titolo !" (Nous gagnerons le titre).
Égalisation et libération
Dans les ruelles étroites, ils se sont massés autour d'écrans de télévision et de rétroprojection, installés sur les terrasses et les places, devant les églises. Quelque 55.000 supporters ont également pris place dans le stade Diego-Maradona pour suivre le match sur des écrans géants.
Ils ont d'abord tremblé quand leur équipe qui ne devait pas s'incliner contre l'Udinese pour être assuré du titre, a concédé un but dès la 13e minute, avant l'égalisation et la libération grâce à l'inévitable Victor Osimhen au retour des vestiaires.
"Cela fait trop longtemps qu'on attend", rappelle Antonio De Roma, un étudiant de 20 ans. "C'est fou car en 1990, Maradona avait gagné le Mondial avec l'Argentine et le Scudetto avec Naples : mes parents me parlaient de ça et aujourd'hui je le vis !", lance-t-il, incrédule. Écharpe sur le dos et bouteille de bière à la main, devant l'église de Sant'Angelo a Nilo, Alessandro De Luca, 19 ans, savoure.
La joie des supporters napolitains après le titre de champion d'Italie remporté à Udine, le 4 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ça fait des années qu’on se sent relégués au second plan derrière les équipes du Nord. "Je n'ai pas connu les 33 ans de disette, mais j’ai versé des larmes pour cette équipe et j’ai pleuré pour les défaites comme pour les victoires. Et aujourd’hui je pleure !", insiste l'étudiant.
"Des fous de football"
"Le football est vraiment dans notre ADN, nous sommes Italiens, mais surtout Napolitains, renchérit Antonio Esposito, 65 ans, sous la célèbre fresque géante dédiée au Pibe de Oro, dans les quartiers espagnols. Cette victoire est encore plus belle que la première (en 1987), on sent que Maradona est avec nous et nous protège".
"Nous l'avons gagnée, nous la méritons ! Contrairement à d'autres clubs qui ont acheté le championnat", ajoute-t-il en remerciant le staff qui est "parti de zéro". Comme de nombreux Napolitains, il a enfilé un maillot bleu ciel à son chien. "Lui aussi est un supporter, il suit tous les matchs", rit-il.
Les joueurs de Luciano Spalletti ont fait durer le plaisir : le club partenopeo aurait déjà pu être sacré dimanche dernier, mais le nul concédé dans les dernières minutes face à la Salernitana (1-1) a retardé les festivités, tout comme la victoire de la Lazio mercredi.
Mais ces dernières semaines, le "scudetto" paré des couleurs ciel et blanc était déjà partout : aux fenêtres, aux balcons, sur de grandes bannières attachées de part et d’autre des rues, peint sur les murs, enroulé autour des troncs d’arbre, flottant sur les voitures et les scooters, les tabliers des serveurs et même les poussettes des bébés.
Les festivités se poursuivront pour le retour des joueurs vendredi, puis le match de dimanche à domicile face à la Fiorentina. "Naples est pleine de joie. Ici, c'est comme au Brésil : nous sommes des fous de football !", s'exclame Carlo Antonio Cajan, 67 ans, qui prévoit une fête pendant "15 jours, un mois".
AFP/VNA/CVN